Critique : La Morsure du lézard
Adaptant un classique moderne de la littérature (enfantine)
américaine, La Morsure du lézard (Holes en VO) est un film extrêmement
ambitieux. L’art d’évoquer plusieurs histoires dans des intervalles de temps et
d’époque très espacés est pour le moins ardu et il faut un vrai talent de
conteur pour parvenir à en exploiter toute la richesse et la complexité. Talent
que Andrew Davis (Le Fugitif) n’a de toute évidence pas. Son film a ainsi bien du
mal à trouver son rythme de croisière, laissant le spectateur dubitatif face à
un récit qui ne sait presque jamais s’accommoder du bon ton.
Pourtant, et malgré ses innombrables maladresses (le parallèle entre le présent
et le passé est lourdement assené), ses longueurs évidentes et ses coupes pas
toujours opportunes (plus d’une fois, on a l’impression qu’il manque des
séquences), La Morsure du lézard laisse transparaître un charme certain.
Grâce aux convictions humanistes dépourvues de niaiserie qui se dégagent de
cette fable à la narration décousue et surtout à l’abattage de ses comédiens,
les jeunes - dans le rôle principal, Shia LaBeouf crève l’écran - et les stars
confirmés : Jon Voight en fait des tonnes et ça marche, Sigourney Weaver est
parfaite dans son rôle de méchante et Patricia Arquette campe magnifiquement
une cow-boy au cœur brisée.
Avec le Rob Reiner de Stand by Me et Princess Bride aux commandes, La Morsure du lézard aurait pu être un grand film. On se contentera de ce qu’il est devenu : un sympathique et attachant divertissement familial.
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