Critique : Très bien, merci

Lucile Bellan | 20 avril 2007
Lucile Bellan | 20 avril 2007

Mettre en lumière les contresens de la société, le chevauchement et donc la limite des libertés de chacun ou encore la peur des institutions (police, hôpitaux, grandes entreprises), tel semble être le cheval de bataille d'Emmanuelle Cuau avec un long-métrage intelligent mais limité. En effet, même si ce Très bien, merci regorge de petites perles d'humour involontaire et d'absurdités quotidiennes truculentes, le résultat, visuellement assez froid (auteurisant ?), sent la petite révolution bobo, qui malheureusement apporte un relent antipathique aux performances pourtant impeccables des trois comédiens : Sandrine Kiberlain, Gilbert Melki et Olivier Cruveiller.

Alors qu'elle se défend d'un quelconque parti pris, la réalisatrice affiche clairement un point de vue proche des victimes de l'affaire, le couple Alex-Beatrice, en ne mettant aucune distanciation entre les personnages et le spectateur. Impossible de ne pas s'insurger face aux situations qu'elle met en scène, et c'est donc une certaine mauvaise foi de prétendre le contraire.

La conclusion apportée, cerise sur le gâteau, est loin d'être satisfaisante, puisque la seule issue qui reste à Alex est de contourner le système. A ce moment, le spectateur tique, le personnage perd son côté « comme tout le monde » et le film tend à se contredire. Ainsi, le constat somme toute alarmiste que porte Emmanuelle Cuau sur la société et la manière parfois amusante, souvent désagréable de le faire se révèlent finalement vains, la morale ambiguë et le film oubliable.

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