Critique : Le Carnaval des âmes

La Rédaction | 9 avril 2007
La Rédaction | 9 avril 2007

1er avis

Un accident, une miraculée, un lieu abandonné étrangement attractif, des apparitions diaboliques, une dimension parallèle : le décor est posé. Comparable à un épisode de la quatrième dimension Carnival of souls s'en distingue cependant par sa durée et son imagerie qui reste gravée irrémédiablement dans  les mémoires et hante ceux qui l'ont vus.

D'ailleurs la plupart de ce qui a pu se faire d'intéressant dans le domaine de l'épouvante depuis les années 70 doit quelque chose à Carnival of souls. Les amateurs de Tim Burton, David Lynch ou de John Carpenter entre autre retrouveront avec étonnement dans l'imagerie et l'atmosphère du film d'Herk Harvey, cinéaste inconnu en France, des traces de ce qui aura pu les ensorceler dans des films comme Beetlejuice, Lost Highway, ou L'Antre de la folie.

Tourné avec peu de moyens et en très peu de temps, la qualité du scénario qui tient parfaitement la route sans pourtant être exceptionnel, la mise en scène épurée, simple mais extraordinairement efficace ainsi que l'utilisation magistrale du son et de la musique participent à la folie ambiante et font de Carnival of souls un film majeur malheureusement trop longtemps resté inédit chez nous.

9/10

Nicolas Thys 

 

2ème avis 

Carnival of Souls (USA 1962) de H. Harvey est un film fantastique intéressant, assez peu connu en France, produit et réalisé par un indépendant en toute liberté esthétique à partir d'un thème cependant assez classique (celui de la rupture subite et inexpliquée de l'espace-temps) dans l'histoire de la littérature fantastique mondiale, y compris américaine. Roger Caillois en avait donné deux beaux exemples en rééditant les traductions françaises de La Mort de Halpin Frayser d'Ambrose Bierce, et de Escamotage de Richard Matheson, dans son Anthologie du Fantastique, 2ème éd. Gallimard, coll. N.R.F., tome 1, Paris 1965.

Candace Hilligoss, la vedette féminine de Carnival of Souls est d'une étrange beauté : le film mérite d'être vu rien que pour elle tant elle éclipse aisément les autres actrices et les autres acteurs. La syntaxe de Harvey est sommaire mais parfois brièvement influencée par le cinéma expérimental (la première visite de Marie au parc d'attraction abandonné, sa panique dans la gare d'autobus) voire même éventuellement par le cinéma érotique bis (le voyeurisme du voisin de palier alcoolique, lourdement et gratuitement souligné). Les effets spéciaux (apparition des fantômes) sont simples mais réussis, le maquillage bien employé, le montage est souvent intelligent et efficace. Le film fut écrit en deux semaines, tourné en un mois, pour un budget de 30.000 dollars par une équipe rompue aux documentaires, en extérieurs naturels et en décors réels. Son exploitation américaine fut cantonnée aux cinémas « drive-in » mais Carnival of Souls influença peut-être certains cinéastes postérieurs de l'histoire du cinéma fantastique.

7/10

Francis Moury

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