Critique : Le Grand raid

Laurent Pécha | 2 janvier 2006
Laurent Pécha | 2 janvier 2006

Cinéaste en perte constante de vitesse (Une virée en enfer en 2001 vs Kill me again en 1989 !), John Dahl s'attaque avec The Great raid à un sujet ambitieux (l'épopée guerrière) et se tape au final un méga four (10 millions de recettes pour un budget de 70 millions de dollars) laissant planer le doute sur la réussite du projet. Et pourtant, sans atteindre le niveau d'un Il faut sauver le soldat Ryan ou encore La Ligne rouge, son Great raid renoue en partie avec le cinéma hollywoodien de la grande époque, celle qui sous couvert de propagande, laissait naître des classiques du genre que sont Aventures en Birmanie ou Iwo Jima.


Basé sur un fait historique (le raid organisé par un bataillon de rangers pour sauver 500 prisonniers de guerre américains détenus en plein cœur des lignes ennemies japonaises aux Philippines), The Great raid tire sa force principal de sa capacité à recréer avec un souci de réalisme et d'authenticité le contexte et les agissements survenus. Variée et bien dosée, le récit nous invite à découvrir trois axes bien différents (la préparation de la mission et son avancée, la vie des prisonniers dans le camp et les agissements de la résistance « philippine » emmenée par une Connie Nielsen admirable de conviction et d'émotion).


Jonglant ainsi avec cette triptyque narrative, John Dahl prend son temps, installe ses personnages dans l'histoire, parvient à nous brosser leur psychologie (sommaire mais bien réelle) en s'appuyant sur un casting irréprochable (Benjamin Bratt, Joseph Fiennes et James Franco sont de bout en bout admirables) et fait doucement monter la tension (en dépit d'un dénouement connu d'avance).


Carré, techniquement irréprochable (la photo est notamment superbe), ne s'embêtant d'aucune véritable demi-mesure (les japonais sont de vrais salauds mais pouvait-il en être autrement lorsqu'on connaît cette période de l'Histoire ?), The Great raid accomplit ainsi sans génie mais avec une efficacité indéniable ses fonctions premières de divertissement guerrier (le raid final constituant un moment mémorable du genre) et d'œuvre de mémoire.

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