Deux flics à Miami : critique

Léo Vrinks | 29 octobre 2005 - MAJ : 28/07/2018 03:40
Léo Vrinks | 29 octobre 2005 - MAJ : 28/07/2018 03:40

On aurait pu penser, comme le laisse entendre le packaging DVD (« la série culte des années 80 »), que Miami Vice (pour Miami Vice Squad) soit restée prisonnière des années 80, avec ces coupes de cheveux, ses fringues, sa mise en scène, etc

Mais au contraire de séries TV de la même époque comme pour L'amour du risque, Les deux font la paire où le look des héros fait frémir, Miami Vice ne souffre jamais des mêmes écueils. Et si Universal sort cette série en DVD au milieu d'autres fleurons de son catalogue comme K 2000 ou L'agence tous risques, il ne faudrait pas mélanger les torchons et les serviettes. Miami Vice n'est pas une série à prendre à la légère. Tout comme Magnum (surtout dans ses dernières saisons), Miami Vice est l'une des meilleures séries des années 80, une décennie pourtant pas franchement inoubliable en la matière. Seules quelques titres comme Hill Street Blues ou Clair de Lune se détacheront du lot. Le nouvel âge d'or arrivera dans les années 90 avec Twin Peaks, NYPD Blue, Urgences, Dream On ou encore X-Files. Mais ceci est une autre histoire.

 

 

Cette sortie DVD permet donc de réévaluer à la hausse une série créée par Michael Mann et Anthony Yerkovich (Hill Street Blues). Initiée par ce dernier au niveau des scénarii, la série porte la patte visuelle de Michael Mann, revenu à la télévision après les échecs au box-office de ses premiers films. Dès le pilote, on trouve de nombreuses références aux films du cinéaste, passés et à venir. Le solitaire, Heat, Collateral, Le sixième sens viennent tout de suite à l'esprit au sein de cette première saison, voire lors de nombreuses scènes. Présenté comme un « MTV Cops » à l'époque, la série vaut nettement plus que sa réputation que l'on a bien pu lui tailler. Car en 1984, lorsqu'elle débute sur NBC, la mise en scène dans les séries TV est au point mort depuis près de 20 ans et Miami Vice va y mettre un coup de balai salutaire.

Les tons pastels imposés par Michael Mann sur les costumes et les décors, les mouvements de caméra tels que des travelling, et surtout l'utilisation de la musique sur des scènes entières sans dialogues, toutes ces exigences stylistiques vont révolutionner la mise en images en matière de séries TV. Bien sûr, cela se fera par petites touches au cours des années 80 (Magnum utilisera par exemple la chanson Tonight, Tonight, Tonight de Genesis lors d'un épisode avec Frank Sinatra, renvoyant directement à In The Air Tonight de Phil Collins dans le pilote de Miami Vice), mais cela permettra surtout à de nombreuses productions d'innover par la suite, obtenant des moyens supplémentaires pour l'équipe technique (Twin Peaks, NYPD Blue, Alias), là où les scénaristes et les comédiens étaient rois dans les années 60/70.

 

 

Cette première saison, après un pilote très réussi, cherche ses marques dans les épisodes suivants. Les scènes de comédie, notamment avec l'alligator de Crockett sur un bateau, apparaissent souvent déplacées. Mais avec l'épisode Le Retour de Calderone, la donne change. Le Lieutenant Rodriguez est tué, la femme et le fils de Crockett se retrouvent au cœur d'une fusillade et la série prend une tonalité plus grave pour finalement s'engager sur une nouvelle voie. L'arrivée du Lieutenant Castillo, incarné par Edward James Olmos (qui avait fait le casting pour Tubbs), dans les épisodes suivants va confirmer ce constat, Castillo ne pardonnant rien à ses inspecteurs, tout en les soutenant lorsqu'ils sont en difficulté.

Cette première saison permet également à quelques jeunes cinéastes de se faire la main comme Abel Ferrara (Episode 19 : The Home Invaders), Rob Cohen, ou encore quelques comédiens célèbres tels que David Soul et Paul Michael Glaser. Des comédiens débutants sont aussi présents, comme Ed O'Neill, Jimmy Smits (dans le pilote), John Turturro, Ving Rhames, Bruce Willis (épisode The Exit) ou Dennis Farina, un ex-flic devenu un proche de Michael Mann (Le sixième sens, Le solitaire, Crime Story, Drug Wars).

Un petit conseil d'ami pour finir. Si vous êtes l'heureux possesseur du Best-of de la série sorti l'année dernière, gardez le car il propose le montage intégral sans coupure de l'épisode pilote alors qu'ici vous l'aurez en deux parties (Universal avait déjà fait de même avec le pilote de Magnum en DVD). De plus, cette version de 90 minutes montre un générique de début plus long de trente secondes avec des crédits différents à l'écran et dure en fait au final près de trois minutes supplémentaire (92min 20s pour être précis, sans compter le générique de fin). Par contre, le master image est le même pour les deux montages comme le prouve les captures vidéo.

 

Résumé

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