Critique : The Eye 2 : Renaissances

Patrick Antona | 25 août 2005
Patrick Antona | 25 août 2005

Après nous avoir agréablement surpris avec Bangkok dangerous en 1999 et The eye en 2001, voilà que les frères Pang se trouvent être victime de la même maladie qui sévit chez de nombreux réalisateurs asiatiques, à savoir le syndrome de la redite. Pensant posséder un bon filon, à l'image de Takashi Shimizu avec The grudge ou Hideo Nakata avec la saga Ring, ne voilà-t-il pas que le duo thaïlandais cède aux sirènes de la facilité en réalisant cette pseudo fausse suite qui n'ajoute rien au premier opus.


Certes, leur traitement visuel est toujours impressionnant, ils savent user d'angles de prise de vues parfaitement tarabiscotées (on pense au Dario Argento de la bonne époque) pour créer un sentiment de malaise diffus tout au long de leur film et quelques moments chocs sont plutôt bienvenus (les scènes de chutes sont particulièrement douloureuses à cet effet !). Mais à part çà, les frères Pang ne font que revisiter les thèmes utilisés dans The eye premier du nom, en pompant allègrement sur leurs collègues japonais. Cette fois-ci, c'est la délicieuse Shu Qi (Millenium mambo, So close et Viva erotica pour les fans d'import !) qui est persécutée par des visions de spectres dont certains à la longue chevelure noire (comme par hasard !), « malédiction » qui serait issue des affres d'une grossesse non désirée ! Si l'actrice se débrouille plutôt pas mal (non je ne fais pas de parti pris !), il se trouve que la direction d'acteur des frères Pang se limite à faire crier la belle taïwanaise dès que celle-ci entend un bruit suspect. Et, autre déception majeure, la présence de Philip Kwok, acteur émérite de la Shaw Brothers vu également dans À toute épreuve de John Woo, qui est malheureusement sous-exploité dans son rôle de moine.


Les frères Pang se bornent à dérouler leur film, accumulant les effets que l'on a vu dans de nombreux autres longs-métrages (on peut ajouter Sixième sens aux films de fantômes japonais précités), n'essayant même pas de jouer avec l'ambiguïté du pouvoir de leur héroïne : tentative d'intrusion de l'au-delà par le biais de la réincarnation ou symptôme psychologique d'un trauma prénatal ? D'ailleurs la scène finale alternative proposée en bonus ancre tout simplement le film dans la rationalité, de manière un peu vaine. Au bénéfice des frères Pang, on peut leur concéder un long final particulièrement éprouvant et réussi mais qui n'arrive pas à relever le niveau d'un film qui n'apporte strictement rien à la thématique de leur premier The Eye.

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