Critique : La Société

Shamia_Amirali | 18 mai 2005
Shamia_Amirali | 18 mai 2005

Il y a des films comme La Société, qui pour une raison ou une autre, ne sortent jamais au cinéma et mettent du temps à être éditer en DVD. Qui a entendu parler de ce film pourtant pas si vieux ? Et pourtant malgré un casting peu excitant puisque composé d''acteurs peu ou pas connus, La soceité a pour lui d'aguicher la curiosité avec un pitch prometteur à défaut d'être novateur (le stage de remise à niveau sur une île déserte).

Au final on se retrouve avec cinq stéréotypes au milieu d'une île chacun avec un sac à dos, façon Koh Lanta. Comme ils ont en plus un camescope pour se filmer, on pourrait presque se croire en plein Projet Blair Witch quand Diane, la bimbo directrice de communication, se met à pleurer en parlant à la caméra. Dommage que le premier rebondissement, la disparition de Léo, cuistot martyrisé par deux de ses camarades d'infortune, ne survienne qu'au bout de 49 minutes et ne dirige que bien trop tard le récit vers l'inévitable et classique thèse du complot ( « et si tout cela faisait parti du test ? »). En laissant ainsi choir l'aspect survival de son film pour un suspense paranoïaque, le réalisateur n'opte pas pour la bonne solution.

Dommage car l'utilisation de trois visions de la situation à travers différentes façons de filmer offre au film un patte certaine et intriguante (outre le point de vue global et objectif, on a le droit au camescope des personnages avec l'utilisation d'un autre format vidéo – 4/3 – et un dernier point de vue - celui de...mystère - aux images sépia et rondes). Parmi les mérites du film, reconnaissons à Pascal Singevin sa faculté d'avoir su tirer profit de la multitudes de paysages qu'offre l'île de la Réunion et d'avoir glisser ici ou là des petits clins d'oeil cinéphiles à l'exception de la référence trop gênante et lourde au Projet Blair Witch.

D'une banalité souvent très ennuyeuse, La societé souffre de rebondissements sans surprise. La chasse à l'homme tant attendue et vantée par le dos de jaquette du DVD n'est qu'un leurre. Au delà des lieux forcement dépaysants, le seul véritable intérêt est peut-être de découvrir des comédiens tantôt convaincants, tantôt agaçants, tentés de survivre en milieu hostile. On pourrait aussi garder en mémoire le message anticonformisme véhiculé : à leur retour, on attend des stagiaires qu'ils vivent plus, travaillent plus et consomment plus grâce aux clones. Des citoyens parfaits en somme !

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