Critique : Patlabor 3 - WXIII

Patrick Antona | 11 mars 2005
Patrick Antona | 11 mars 2005

La saga Patlabor, initié par Mamoru Oshii et Masami Yuuki, est devenue à elle seule une véritable institution du manga. En gros, celle-ci trace les aventures de la 2° Brigade de Tokyo, équipés de leurs Patlabor (robots de police), qui s'évertuent à contrer les agissements de malfaiteurs ou autres dérèglements cybernétiques qui s'emparent des robots, les rendant dévastateurs et incontrolables pour les humains.

Après une édition BD, une première série animée TV en 1988, puis deux longs métrages de grande qualité (signés Oshii tout de même) sortis en 1989 et 1993, il aura fallu près de dix ans pour qu'une nouvelle mouture des aventures de ces flics du futur pointe enfin à l'horizon.
Autant dire que le résutat n'est pas à la hauteur des attentes. Avec un Mamoru Oshii parti exploré les confins de la psyché humaine et de l'intelligence artificielle (Avalon, Innocence), c'est sur les épaules d'un solide artisan, Fumihiko Takayama (assisté de Takuji Endo à l'animation) que reposait les lourdes ambitions d'un projet qui, au final, ne conviendra ni aux fidèles des "méchas" ni aux amateurs de l'animation tendance réaliste. Le fait d'orienter Patlabor WXIII plus vers l'enquête policière, en proposant de suivre deux nouveaux protagonistes, laissant la Deuxième Brigade très en retrait, s'il est un choix volontaire, se révèle être sacrément hasardeux. Il faut atteindre près de 1h30 avant de voir les fameux Patlabor en action, dans un final certe réjouissant, mais qui n'arrive pas à sauver un récit, ampoulé par la description d'une enquête par trop classique. En usant de thèmes maintes fois éprouvés (le duo de flics, le monstre créé par manipulation génétique, l'opposition police/armée), ce troisième film n'arrive pas à développer une intrigue dont le seul côté intéressant reste la description du trauma de la scientifique Saeko Misaki. Même l'intrusion du monstre n'arrive pas à s'insérer de manière cohérente dans l'univers de Patlabor, dont le côté attachant résidait justement dans l'interaction entre les pilotes et leurs montures.

Côté esthétique, si le design a été orienté vers un style rappelant fortement l'univers réaliste de Satoshi Kon (Perfect Blue), l'animation montre parfois ses limites, avec des nombreuses scènes saccadées (surtout les poursuites) et des arrières-plans laissés un peu en friche. Heureusement que la musique d'un Kenji Kawai très inspiré réussit à relever le niveau d'une oeuvre qui restera bien loin du niveau des premiers volets de la série.

Sur le second DVD, Pathé a eu, par contre, la bonne idée de proposer la série animée MiniPato , qui s'avère être une curiosité aussi originale qu'excellente, et dont le concept de base ingénieux se révèle être surprenant. C'est tout bonnement de l'animation en papier découpé modélisé en 2-D via ordinateur, le tout supervisé par Mamoru Oshii tout de même. Les 3 épisodes proposés sont amusants et rythmés, le tout lorgnant vers un esprit comique à la South Park (moins trash tout de même) et se révélant, au final, plus respectueux de l'univers Patlabor que ne l'est le long métrage susnommé.

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