Critique : Magnum

Léo Vrinks | 5 mars 2005
Léo Vrinks | 5 mars 2005

Conçu à l'origine pour succéder à Hawaï, police d'état qui venait de s'arrêter, et profiter ainsi des infrastructures de tournage à Hawaï, CBS lançait à la fin des années soixante-dix Magnum P.I.. C'est le succès immédiat qui a paradoxalement reposé dès le début sur un malentendu. Perçue comme une série policière quelconque des années quatre-vingt avec dans le rôle titre un Tom Selleck hanté à vie par le personnage, Magnum P.I. n'a jamais vraiment été prise au sérieux et appréciée pour ses qualités d'écriture, sa narration ou ses personnages. Pour preuve, elle sort aujourd'hui en DVD, en même temps que K2000 et Agence tous risques, deux séries aux scénarii bâclés et éculés, sans bonus pour éclairer le consommateur.

Fruit du travail de deux producteurs, Glen A. Larson (Galactica, Buck Rogers) et Donald P. Bellisario (Code Quantum, JAG), Magnum sera surtout produite par le second (Glen A. Larson partant produire L'Homme qui tombe à Pic, de sinistre mémoire). Et si la première saison de Magnum cherche encore ses marques quant à la qualité de ses scripts, encore très communs, et manque encore de continuité entre les épisodes (cela viendra avec les saisons suivantes), les personnages sont déjà bien dessinés : les rapports entre Rick, Terry, Higgins et Magnum montrent en effet que Magnum n'est pas seulement une série à un seul héros et que, loin d'être secondaires, ils sont de fait essentiels à la richesse du rôle titre.

De plus, Magnum, présentée comme une série TV sur un détective cool, dans un décor paradisiaque, laisse souvent place à la gravité (les souvenirs du Vietnam dès le pilote et tout au long de la série) mais aussi des thèmes peu abordés à l'époque par la télévision américaine (l'Holocauste et la chasse aux anciens nazis dans l'épisode Plus jamais ça). Tout ceci étant mêlé à des scènes de comédies pures entre Higgins et Magnum, dignes des grandes comédies américaines des années 30-50. Magnum ne soupçonne pas encore Higgins d'être en fait le véritable Robin Masters (cela viendra dans les dernières saisons) mais leurs petits jeux restent de purs joyaux de comédie et font de Magnum P.I., l'une des séries les plus intéressantes des années quatre-vingt, décennie par ailleurs bien pauvre en la matière.

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