Critique : Superman III

Laurent Pécha | 12 octobre 2004
Laurent Pécha | 12 octobre 2004

Évincez le personnage de Lex Luhtor au profit de Richard Pryor, c'est ce qui s'appelle avoir faux sur tout la ligne. Le personnage de Superman est ainsi sacrifié sur l'autel de la comédie (lourde), se faisant voler la vedette par cet abominable cabotin de Pryor. Plutôt méconnu en France, le comique black fut, avant l'avènement d'Eddie Murphy, une méga star aux États-Unis. Ayant réussi à l'attirer dans leur filet, les producteurs n'hésitèrent donc pas à en faire l'égal de Superman en terme de présence à l'écran, et surtout décidèrent de tirer le récit vers l'humour et la parodie.

Le naufrage était alors irréversible, surtout que le pauvre Pryor en fait véritablement des tonnes pour un résultat désastreux (en étant gentil, on peut lui accorder deux ou trois sourires). Tout l'univers de la série a disparu, à commencer par le personnage de Superman (mais aussi Clark Kent, enterré à Smallville) qui se trouve perdu devant tant de volonté néfaste. (Et pas seulement dans l'histoire, lorsqu'il oublie de protéger ses concitoyens ou même lorsqu'il se met à les attaquer). Le massacre était pourtant prévisible quand le scénario envoie Loïs Lane, le deuxième atout de poids des deux premiers films, en vacances au soleil, pour ne la faire réapparaître que dans les dernières minutes (secondes) du film. Comme Gene Hackam brille également de son absence, et ce n'est pas le pathétique Robert Vaughn qui peut le faire oublier ne serait-ce que quelques instants, on se dit que, décidément, Superman III a peu d'attrait.

Sauf peut-être si on prend le parti d'en rire. La dernière demie-heure, avec l'ordinateur géant et rebelle qui transforme en une fraction de seconde la sœur du méchant en bioman dégénéré, est un grand moment kitch que seul Superman IV réussira à surpasser. Le film aura au moins permis de clarifier une chose : la réussite (mineure) de Superman II est bien à mettre à l'actif de Richard Donner. Quand Richard Lester est seul maître à bord, cela donne Superman III, soit une honte et un crime de lèse majesté pour tout fan du super héros de Metropolis.

Résumé

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commentaires
Flo
26/02/2020 à 14:35

Le plus triste résultat d'une main mise de producteurs, donnant sur de l’uniformisation. Le seul moment ou le film décolle un peu, c’est lorsque Sups pète les plombs en « vilain » et finit par s’affronter lui même, préfigurant de 24 ans "Spider-Man 3". Mais sinon, c’est plus le film de Richard Pryor. Dommage pour les vrais lecteurs de comics qui en passeraient presque pour des neuneus.

-Conseil cinéma pour mieux apprécier le film: Ne voir que les comédies avec Richard Pryor, car ce n’est que ça, hélas!
-conseil comics: les épisodes de « pétage de plombs » de Sups (amusant).

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