Critique : La Planète bleue
Nul besoin d'être un militant actif de Greenpeace ni un défenseur despotique de la cause animale pour apprécier La Planète bleue, et tomber sous les charmes de ses beautés océanes. Car ce film, compilant les meilleurs moments de la série Au cur des océans, fleuron de l'unité d'Histoire naturelle de la BBC, est avant tout une ode à la mer et à ses habitants aquatiques, un témoignage tantôt drôle, émouvant, effrayant, et toujours fascinant.
Nous offrant une succession d'images toutes plus spectaculaires les unes que les autres, le film de Alastaire Fothergill et Andy Syatt nous plonge pendant une heure et demie dans un monde peu exploré et surprenant. Usant de technologies de pointe, et avec le concours de nombreuses équipes réparties en plusieurs points du globe, les réalisateurs sont parvenus à retranscrire la puissance des océans.
Le parti pris de réduire la voix off à quelques courtes phrases, et de faire appel à un grand compositeur, Georges Fenton, accompagné de l'Orchestre philharmonique de Berlin, apporte force et poésie aux images. Ne prenant que rarement le pas sur les effets sonores, essentiels dans ce genre de films, la musique permet de dramatiser sans excès la mort d'un baleineau, de nuancer le ballet des dauphins, ou encore d'ironiser sur le curieux manège des crabes. En abrogeant de la sorte les règles du documentaire classique, La Planète bleue devient un opéra dont les animaux sont les acteurs à part entière, tout comme les insectes de Microcosmos, ou les oiseaux du Peuple migrateur.
La Planète bleue nous offre ainsi un voyage aux images souvent inoubliables, une grande bouffée d'air frais, une spectaculaire plongée dans un écosystème méconnu qui nous rappelle à tout moment que nous, humains,sommes bien peu de choses, et que cette nature mérite d'être préservée.
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