Critique : Goodbye Bafana

Erwan Desbois | 25 mars 2007
Erwan Desbois | 25 mars 2007

Tiré des mémoires d'un des geôliers de Nelson Mandela, et retraçant les vingt-cinq années de lutte de ce dernier depuis ses prisons successives, Goodbye Bafana remplit avec sérieux son rôle pédagogique de reconstitution de l'apartheid et de ses mesures les plus inhumaines. Un sérieux qui n'empêche pas une prise de risque indéniable, puisque le film nous donne à voir sans jugement extérieur facile le paradis pour blancs qu'était l'Afrique du Sud, auquel ceux qui en profitent n'ont aucun embarras à adhérer. Le seul à émettre des doutes est James, le geôlier et héros du récit. La notion marquante de ce film honnête est l'affirmation que la tolérance ne s'apprend ni ne se découvre par une révélation soudaine : si James est moins raciste que les autres, c'est uniquement parce qu'il a grandi en compagnie d'un noir…

Par contraste, August nous fait sentir que les autres blancs ne comprennent à aucun moment les revendications des partisans de Mandela, et les acceptent au final plus par lassitude que par ouverture d'esprit. Dans le rôle ambigu d'une de ces privilégiées, Diane Kruger livre une performance solide. Elle évite ainsi d'être totalement éclipsée par ses deux partenaires masculins, aux rôles écrasants et pourtant abordés avec sobriété. Joseph Fiennes (Stalingrad) en oppresseur et Dennis Haysbert (24 heures chrono) en opprimé favorisent regards et présence physique plutôt qu'éclats de voix et grandes envolées lyriques – grand bien leur en a pris, ils n'en sont que plus nobles et touchants dans leur parcours vers une amitié sincère à travers laquelle nous voyons la grande histoire se faire.

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