Critique : La Bête dans le coeur

Par François Provost
23 mars 2007
MAJ : 29 mai 2024
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En adaptant sur grand écran son roman La Bête dans le cœur, Cristina Comencini plonge son héroïne Sabina (Giovanna Mezzogiorno) au centre d’une quête, entre rêves et cauchemars, réminiscence d’une enfance oubliée et remise en cause des figures familiales d’hier. Avec pareil postulat, on se rend rapidement compte qu’il est difficile de renouveler la thématique du rêve et de ses embranchements dans le réel, après les passages de poids lourds tels que David Lynch ou Dario Argento. Ainsi, malgré une volonté de bien faire, la réalisatrice n’évite pas les clichés rapidement épinglés (cadres serrés, flou notoire, vue en plongée), comme autant de défauts rappelant que s’essayer au film intimiste onirique peut rapidement s’avérer fastidieux.

Pourtant le scénario, suffisamment malin pour laisser respirer son personnage, centralise toutes les intrigues à travers Sabina et son interprète, Giovanna Mezzogiorno, touchante, arrive à porter le film sans trop d’artifices malgré la noirceur du témoignage. Mais c’est principalement par sa galerie de personnages annexes, souvent drôles et touchants, que le récit diffuse ce qu’il faut de bonne humeur pour ne jamais sombrer dans un pathos larmoyant et gratuit, pourtant tapi à chaque coin du film. Lequel, parfois poussif dans sa quête de démystification perpétuelle, finit par devenir pesant et laisse un goût d’inachevé sur ces tragédies qu’on dissimule en famille.

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