Critique : Melissa P. 15 ans
Adapté d'un roman italien à scandale donc à succès , Melissa P., 15 ans fait perdurer la tradition de ces films qui se veulent provocants mais ne font que suivre le même parcours que leur héros / héroïne : flirter avec l'érotisme et la luxure pour mieux revenir au final dans le droit chemin. Tel est le destin de la jeune Melissa, qui après une double expérience traumatisante avec un garçon aussi charmeur que pervers, décide de ne plus s'en tenir à aucune règle morale et plonge dans le côté obscur du sexe parties à trois, tournantes, rencontres avec des inconnus et tutti quanti. Heureusement, l'amour familial et les chastes amitiés lycéennes seront là pour la rattraper juste à temps avant qu'elle ne s'enfonce irrémédiablement dans cette voie.
Sur ce scénario binaire vient se greffer une mise en scène à deux vitesses, qui alterne idées ambitieuses et moments d'une accablante platitude. L'aspect visuel est très travaillé, avec un soin tout particulier apporté aux couleurs et aux cadrages. L'absence d'hypocrisie dans le traitement du sexe (avec des ellipses moins intrusives qu'on aurait pu le craindre) est également appréciable, et ces deux points dénotent un désir évident de faire du cinéma de qualité et de traiter un sujet casse-gueule avec franchise au moins jusqu'à un certain point. Car malgré tout, Melissa P., 15 ans n'évite aucun des clichés guimauve et bien-pensants du film sentimental, en particulier au cours d'un dernier quart d'heure dégoulinant de musique heureuse, de halos de lumière entourant les personnages et d'embrassades rassurantes. Difficile de croire à la crédibilité de ces scènes, et par ricochet à celle des passages sulfureux qui précédaient tellement ces derniers paraissent sortir d'un autre film.
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(3.6)