Critique : Nue propriété

Audrey Zeppegno | 19 février 2007
Audrey Zeppegno | 19 février 2007

L'apparente simplicité de la thèmatique abordée par Nue propriété, sa mise en scène dépouillée, son cadre quasi toujours restreint à résidence, tous ces petits rituels d'un quotidien qui pourrait etre le nôtre, dégagent une crédibilité affective qui se fait de plus en plus rare au cinéma. Si chacun se retrouvera dans les jeux d'enfants et les dérapages incontrolables de ces inséparables, cela tient pour beaucoup à l'alchimie qui règne entre Jérémie et Yannick Rénier, frangins à la ville comme à l'écran. Rassembler pour la première fois le benjamin (qui n'a plus besoin de présentation) et son ainé (acteur tournant essentiellement sur la scène belge), faire en sorte que leur connivence originelle les scinde en un couple fusionnel, miser sur leur passif commun pour que leur naturel nous renvoie le reflet de nos propres failles…

Leur union fait la force de ce long-métrage dédié à nos actes manqués. Surtout, lorsqu'à cause d'un oedipe mal réglé, de l'exil du père et de l'ingérence du nouvel amant de leur mère, cette complicité part en lambeaux, donnant au réalisateur l'occasion de montrer combien nos rapports à la propriété (qu'elle soit matérielle ou émotionnelle) peuvent virer maladifs pour peu qu'aucune limite ne nous ait été fixée. Film belge, typé auteur, Nue propriété réussit ainsi à scanner pertinemment l'une de ces crises qui font de chaque cellule familiale une marmite en fusion prête à imploser.

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