Critique : Je crois que je l'aime

Laurent Pécha | 21 février 2007
Laurent Pécha | 21 février 2007

Avec Je crois que je l'aime, Pierre Jolivet laisse de côté la veine sociale qui caractérise la majeure partie de son oeœuvre pour chercher à atteindre un but aussi simple que salvateur : nous divertir. Il y a dans le cinéma de Jolivet une capacité à viser juste qui trouve dans le tempo de cette comédie romantique (une première pour l'auteur) une sorte d'apothéose. Tout est ici question d'articulation et de fusion des êtres et de leurs sentiments. Se jouer de l'évidence (oui, ils finiront ensemble) pour la rendre instantanément flagrante et infiniment jubilatoire tel est le pari gagné haut la main par Jolivet.

Le canevas scénaristique n'est alors plus qu'un simple véhicule (fort bien huilé au demeurant) faisant la part belle à ce qui va toucher et faire rire le spectateur, le jeu de séduction maladroit qui s'opère entre les deux tourtereaux. En allant chercher l'un des moteurs du doute chez un couple (la confiance en l'être aimé) pour en faire le fil à la patte de son récit, Jolivet orchestre un jeu du chat et de la souris particulièrement savoureux et constamment relevé par des dialogues qui fusent (désopilant « J'ai l'habitude, j'ai travaillé sous Mitterand »).

Pour un tel ping-pong verbal et cocasse, il faut des comédiens d'exception et Je crois que je l'aime en possède un florilège. Si les seconds rôles comme toujours chez le cinéaste sont mémorables à l'image du génial François Bérléand, fidèle de l'univers Jolivet et impayable en détective consciencieux, le couple Vincent Lindon-Sandrine Bonnaire est une évidence saisissante. Une alchimie instantanée qui permet au film d'atteindre des sommets de comédie réjouissante. À tel point que l'éphémère plaisir qui guette constamment cette oeœuvre en apparence simple et classique, s'estompe pour atteindre une certaine idée du parfait petit film romantique.

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