Critique : Idlewild Gangsters Club

Flavien Bellevue | 8 janvier 2007
Flavien Bellevue | 8 janvier 2007

Et si vous viviez une histoire de gangster le temps d'une lecture d'un vinyle ? Etrange idée lorsqu'on sait que le cinéma n'a rien à voir avec le gramophone et surtout à l'heure du tout numérique. Pourtant, c'est le pari fou qu'ont pris le réalisateur Bryan Barber et le duo détonant du hip-hop américain Outkast qui vont retranscrire en images ce qu'ils ont brillamment accompli avec leur album multi-platine « Speakerboxxx / The Love Below », un mélange entre passé et modernité pour réinventer, avec respect, un monde révolu.

Idlewild est le nom d'une ville de Georgie où se trouvent deux amis d'enfance, Rooster (Antwan Patton alias Big Boi) et Percival (André Benjamin alias André 3000) qui semblent destiner à reprendre le travail de leur père ; d'un côté, les pompes funèbres pour Percival et de l'autre côté, la contrebande et le cabaret Church pour Rooster. Percival et Rooster s'adonnent aussi à la musique, dans le cabaret Church (l'église…mais qui n'a rien de très catholique) où tout le monde apprécie leurs talents, (le piano et le chant pour Percival et le chant et la prestation scénique pour Rooster), le tout dans une ambiance électrique où le hip-hop, le swing et le blues se mélangent pour faire bondir et danser le public. Tout se complique pour les deux musiciens lorsque l'imposant propriétaire du Church, Sunshine Ace (Faizon Love) et le gangster Spats (Ving Rhames) sont liquidés par le jeune caïd Trumpy (Terrence Howard). Dans cette histoire d'hommes se placent tout de même quelques femmes de caractère ; de la mère de famille fatiguée d'aller chercher son mari (Rooster) saoul et amateur de belles femmes à l'aspirante chanteuse Angel (Paula Patton, vue dans Déjà vu) en passant par la jalouse chanteuse principal du Church, Taffy (interprétée par la chanteuse Macy Gray).

Ayant un passé de réalisateur de clips et parti sur le concept du film raconté par un disque, le réalisateur Bryan Barber livre au final un premier film d'une belle énergie (grâce aussi à la bande son et au dynamisme des acteurs et des danseurs) mais reste à mi-chemin entre le clip et la comédie-gangster musicale (bien que certains numéros musicaux ressemblent à des clips). Idlewild, gangsters club est un curieux objet cinématographique où le groupe Outkast nous invite deux heures durant à célébrer un mariage (réussi) entre images et musique comme on en voit peu souvent au cinéma et qu'il serait dommage de rater.

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