Critique : Daratt (Saison sèche)

Par Laurent Pécha
27 décembre 2006
MAJ : 20 octobre 2018
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Troisième film de Mahamat Saleh Haroun, cinéaste tchadien de 46 ans ayant fait ses études en France, Daratt suit un jeune tchadien de 16 ans désireux de venger la mort de son père. Poussé par son grand-père qui lui offre un revolver, Atim part à la recherche de l’assassin de son père, un ancien criminel de guerre devenu un boulanger tranquille, futur père de famille. Pris comme apprenti par l’homme qu’il doit tuer, Atim va petit à petit nouer avec lui des relations presque filiales. Jusqu’au point de douter de l’utilité de son acte de vendetta.

D’une sobriété parfois déconcertante (la musique est quasi inexistante), prenant son temps (souvent trop à tel point que le film aurait fait un excellent moyen métrage), Daratt n’arrive jamais à convaincre totalement mais reste suffisamment fascinant grâce à l’interprétation puissante des deux comédiens principaux. De ce couple étrange aux réactions épidermiques, se dégage une émotion à fleur de peau qui touche à défaut d’émouvoir. À travers eux, le cinéaste dresse une radioscopie alarmante d’un pays qui va mal, ravagé par la guerre civile depuis plus de quarante ans. Et ce n’est pas le final, sans concession, qui changera la donne. Au contraire, l’ultime phrase finit par glacer le sang et nous hante longtemps après la sortie de la projection.

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