Critique : La Maison de sable

Vanessa Aubert | 12 décembre 2006
Vanessa Aubert | 12 décembre 2006

Et si le vrai luxe n'était pas l'espace ?

La maison de sable réussit ce tour de force presti(di)gieux de créer un huis-clos en plein désert. Aurea a intégré, forcé, cette prison de sable coupée de tout et de tous. Dona Maria sa mère s'y épanouit alors que Maria vient au monde. L'histoire de La maison de sable semble sortir de nulle part. Elle apparaît futuriste quand les évènements historiques nous ramènent à la vraie vie. De l'avancée de la science à la mode flashy des années soixante-dix, la société avance quand Dona Maria, Aurea, et Maria semblent emmurer dans leur maison de sable. La lenteur du film correspond d'ailleurs à ce poids du temps et matérialise le désir de fuite des jeunes femmes.

La beauté du film réside aussi en celle des actrices. Trois femmes et seulement deux comédiennes, mère et fille dans la vie. Le temps qui passe les fait évoluer grâce à un travail minutieux de maquillage et de costumes. Les vrais liens unissant Fernanda Montenegro et Fernanda Torres sont exploités avec justesse. On entre dans leur vie avec facilité. On sent le poids de chaque grain de sable et on veut s'échapper à tout prix de cette vie stérile. Cette empathie motive l'intérêt que l'on porte à ces trois destins féminins. Chacune réagit différemment à son sort. Sentiment de liberté, d'emprisonnement, lassitude, rébellion, les convictions se fanent sous la chaleur du soleil.

Mais au-delà de cette saga familiale, La maison de sable apporte une réelle réflexion sur la liberté. Avec poésie, le film fait office de métaphore sur la vie et sur la condition des femmes à travers les âges. Bel hommage.

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