Critique : La Californie

Laurent Pécha | 23 octobre 2007
Laurent Pécha | 23 octobre 2007

Vaste question de savoir si le critique de cinéma peut arriver à être objectif ou si tout ne repose pas avant tout sur la subjectivité. En l'état, La Californie, pour l'auteur de ces lignes, est un film extrêmement touchant et précieux…si on oublie l'aspect purement cinématographique de la chose. Une fois ces considérations énoncées ayant vocation à rappeler à quel point donner un avis est sujet parfois à d'étranges aléas, il faut rendre à César ce qui est à… La Californie.

 

Oeuvre bancale, parfois esthétiquement douteuse (l'utilisation de la DV est plus d'une fois limite), longuette et répétitive, le film de Jacques Fiesch possède un précieux atout en la personne de Nathalie Baye. L'actrice en pleine seconde jeunesse depuis Le Petit Lieutenant et son César mérité à la clé, investit avec délectation Maguy, richissime héritière excentrique et fantasque, qui lui permet de faire un merveilleux numéro d'actrice. Souvent drôle, jamais pathétique (alors que le rôle aurait pu la faire tomber dans un certain pathos), la comédienne irradie le film de sa présence. Et c'est d'ailleurs l'un des points faibles majeurs de La Californie : les autres personnages, pourtant tous bien campés (mention spéciale au débutant Rascha Bukvic) et assez bien croqués par le cinéaste, font pâle figure.

 

Récit de groupe dominé charismatiquement par sa leader, La Californie marche en courant alternatif, se mélange les pinceaux à tenter de faire la lumière émotionnellement sur 5-6 protagonistes et fait naître une terrible frustration d'être passé à côté d'un grand portrait de femme.

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