Critique : De sang-froid

Erwan Desbois | 30 septembre 2006
Erwan Desbois | 30 septembre 2006

Depuis la sortie de Truman Capote, il faut bien admettre que le film De sang froid a perdu une bonne part de son intérêt. Il se borne en effet au récit factuel fait dans le roman, là où le long-métrage qui a valu l'Oscar à Philip Seymour Hoffman embrasse également la relation ambiguë entre Capote et ses « personnages », son implication personnelle qu'il a cherché à occulter dans le livre. La puissance narrative de celui-ci offre à De sang froid un scénario solide, d'autant plus que le réalisateur Richard Brooks a eu la bonne idée de conserver les multiples détails de la vie quotidienne des victimes et des coupables collectés par Capote au cours de son enquête, et qui placent le film au-dessus de la moyenne des thrillers en lui donnant une profondeur supplémentaire.


Malheureusement, le film change brutalement de route une fois les deux meurtriers arrêtés dans leur cavale plus pathétique qu'intense. Il se transforme alors en un plaidoyer trop lourdement appuyé contre la peine de mort, qui paraît bien convenu aujourd'hui. Au final, De sang froid vaut surtout pour sa forme, bel exemple de la liberté qui gagnait à cette époque le cinéma américain : ton réaliste, avec des dialogues et des situations plus crues, montage sans temps morts (les transitions sont particulièrement inventives), musique funk signée Quincy Jones.

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