Critique : 12 and holding

Vincent Julé | 4 septembre 2007
Vincent Julé | 4 septembre 2007

Il est étonnant de voir à quel point l'adolescence reste un terrain perpétuellement en friche pour le cinéma en général, et pour les cinéastes américains indépendants en particulier. Hasard de la programmation, cette rentrée permet de s'en rendre parfaitement compte grâce à un joli grand écart entre l'aérien Âge difficile obscur (le 6 septembre) et le carnassier Hard candy (le 27). Deux points de vue, au milieu desquels se glisse avec talent et pudicité Michael Cuesta et son Twelve and holding (le 20). Après un L.I.E. explorant le même terrain miné qu'affectionnent Larry Clark ou Gregg Araki, à travers la relation entre un adolescent et un quinquagénaire, il s'intéresse cette fois à la préadolescence mais toujours dans ce rapport humain avec les adultes, notamment les parents.

Décliné en trois grandes intrigues pour trois petits acteurs, le film passe de l'une à l'autre comme le ferait une série télé, et ne les entrecroisent qu'en de rares occasions, comme autant de moments privilégiés où le mal-être, du haut de ses 12 ans, revêt son vrai visage, multiple. La mort, la sexualité, l'absence, l'apparence, l'acceptation… le réalisateur jongle avec ces angoisses non sans humour, risque ou moralité, mais toujours avec réalisme. Le film se met alors lui-même à ressembler à ce passage de l'adolescence, « notre petite guerre du Vietnam intérieure » comme il la qualifie, dont il nous reste qu'un vague souvenir, si ce n'est peut-être un évènement marquant, et ce quel que soit sa nature. Ce sont ces petites expériences fondamentales et fondatrices qu'il raconte, et que le jeune casting, dont une Zoe Weizenbaum déconcertante de fragilité et de maturité, transcende pour nous toucher et nous émouvoir.

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