Critique : Neil Young : Heart of gold

Hoda Kerbage | 3 septembre 2006
Hoda Kerbage | 3 septembre 2006

J'aurais pu écrire que le documentaire de Jonathan Demme relève plus du faux docu style « je vous montre l'intégrale d'un concert version grand cinéaste » que de l'art cinématographique pur. J'aurais pu écrire que sur 1h43 minutes de film, il n'y a que 2 minutes d'interviews avec Neil Young, Emmylou Harris, Ben Keith, Rick Rosas et Pegi Young (oui, la femme de Neil, la même dont le prénom revient dans la fameuse The old laughing lady) et que le reste se résume à un montage d'un concert de Neil Young et son équipe, donné a Nashville au Ryman Auditorium le 19 Août 2005. J'aurais pu écrire que Neil Young je préfère l'écouter tranquille chez moi, qu'ils ont tous pris un sacré coup de vieux et que Silence des agneaux ou pas, je ne remercie pas Demme pour ces images qui ne me racontent concrètement rien sur la vie, le parcours, les émotions et les livres préférés de Neil Young. Mais… J'écrirais plutôt que ces détails ne sont pas nécessaires pour adorer son œuvre, et que Demme vient tout juste de nous offrir un film d'une rare modestie et d'une simple beauté, dans lequel il se retire pour nous laisser durant 1h43 d'images en la seule compagnie du géant de la scène musicale folk country rock américaine qu'est Neil Young. Des images qui parlent d'elles même parce que qu'elles ont lieu sur une même scène, lors d'un même et unique concert, que les chansons ne sont pas coupées au montage mais données à voir intégralement.

Neil Young est un monstre de la musique au cœur d'or et un concert dans une salle de cinéma, pourquoi pas finalement... Neil Young, on aime ou pas mais il reste incontournable, fascinant, parfaitement beau, intense et complet. Il est aussi modeste que Demme en faisant ce film, épuré mais plein et il suffit de le regarder chanter pour tout connaître sur sa vie, son parcours, ses émotions et ses livres préférés. Documentaire, reportage ou concert, le tout dégage une grande émotion musicale et scénique. Les cinéphiles reconnaîtront dans les caractères du générique la police utilisée pour le film Dead Man (de Jim Jarmush) dont Neil Young avait signé la bande originale en 1995 et apprécieront le clin d'œil. Les choses ont changé mais l'esprit demeure. And it's a beautiful thing…

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