Fast & Furious : Tokyo Frift - Critique

Ilan Ferry | 13 juin 2006
Ilan Ferry | 13 juin 2006

Bimbos, belles voitures et courses endiablées… Bienvenue dans l'univers de Fast and Furious, où le seul mot d'ordre est la vitesse. Après deux films à la qualité décroissante, la franchise s'exporte au Japon pour un troisième opus plus réussi que ce que sa bande annonce laissait présager. Si la recette reste toujours la même, cette nouvelle virée se place un cran au dessus de ses « illustres » prédécesseurs en jouant la carte de la surprise à défaut d'innover.

Exit donc les flics blondinets infiltrés affrontant des criminels très méchants sous le soleil californien et place à Tokyo et son monde de la nuit où les voitures, toutes plus belles les unes que les autres, rivalisent en matière de vitesse lors de rixes où la loi du drift prédomine. Une escale nécessaire tant ce nouvel épisode prend le temps de tirer efficacement parti de son cadre, Tokyo comme le point d'ancrage idéal (logique ?) du monde underground des courses de voitures. L'atmosphère générale, plus soft que dans les deux premiers opus, laisse une plus large place à des personnages moins stéréotypés. Le casting est rajeuni facilitant ainsi l'identification : le héros n'est plus une gravure de mode à qui on a envie de foutre des baffes, mais un jeune ado un peu paumé qui ne s'épanouit qu'au volant d'une voiture de préférence lancée à toute vitesse. Ce dernier est accompagné dans ses virées nipponnes d'un Bow Wow très loin des clichés du sidekick black grande gueule, et de l'affolante Nathalie Kelley tout simplement incendiaire en sujet de toutes les convoitises.

 

 

À l'instar de ses grands frères, Fast and Furious : Tokyo Drift conserve le même cocktail à base de jolies filles et de belles carrosseries et ajoute à l'ensemble une belle innovation : le drift. Un prétexte à de très belles courses automobiles qui affirment bien plus que lors des opus précédents leur filiation avec le jeu vidéo (Need for Speed Underground ou encore Burnout). Le réalisateur, Justin Lin, impose sa patte et laisse sa caméra se balader avec une belle fluidité tout en faisant preuve d'un réel savoir-faire lors des impressionnantes (mais malheureusement peu nombreuses) courses où les transitions entre effets numériques et traditionnels sont moins flagrantes qu'à l'accoutumée.

 

 

Si les personnages sont bien au centre du récit, ils gagnent en « substance » ce que le film perd en rythme. Ainsi, après une première partie décapante nous offrant une impressionnante course inaugurale et quelques beaux morceaux de bravoure dans Tokyo, on dénote un certain flottement renforcé par la relative platitude de l'histoire, et la banalité des enjeux qui s'en dégagent. Ainsi, le spectateur en demande de courses effrénées non stop, risque d'être quelque peu déçu, puisque Fast and Furious : Tokyo Drift est avant tout une plongée dans un univers à part avec des codes bien particuliers. Une immersion qui n'évite malheureusement pas certains clichés, dont celui très américain des japonais s'exprimant uniquement par proverbes interposés. Les connaisseurs grinceront des dents mais jubileront lors des trop courtes apparitions d'un Sonny Chiba impériale en yakuza. Fast and Furious : Tokyo Drift reste le meilleur film de la saga car inspirant autrement plus de sympathie que ses prédécesseurs, et confirme au détour d'un cameo final, que Fast and Furious est avant tout un univers à part entière qui n'attend qu'à être correctement exploité. 

 

Résumé

Pari réussi !

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