Critique : Le Passager de l'été
Il y a des films qu'on aurait aimé aimer. Parce qu'on sait la démarche sincère, parce que l'approche est personnelle, parce qu'on aime bien les acteurs. Et malheureusement, Le Passager de l'été entre dans cette catégorie. Sur papier, le projet avait tout pour séduire : Florence Moncorgé-Gabin parlait de pudeur, de non-dits, de passion...alléchant et ambitieux programme pour un premier long-métrage.
Hélas, si les intentions sont louables, le résultat l'est beaucoup moins. Malgré le talent de Catherine Frot, de Grégori Derangère et surtout de François Berléand, seul acteur de la distribution qui réussisse réellement à donner corps à son personnage, l'ennui nous gagne peu à peu. Quant à la décevante Laura Smet, elle ânonne son texte sans grande conviction, confondant certainement pudeur et inconsistance.
Les émotions des protagonistes de ce triangle amoureux éclatent en l'air comme des bulles de savon sans parvenir jamais à toucher le cur des spectateurs. Ainsi, l'histoire d'amour ne prend pas. Sa mièvrerie surannée pourrait être réjouissante si elle était assumée, mais ici, on le sent bien, le recul n'est pas de mise. Du coup, le dénouement final, pourtant bien tenté, sonne désespérément faux. Reste la peinture sociale du monde paysan des années 50, pas inintéressante
Non, vraiment, Le passager de l'été n'est pas le film de ce printemps. Mais on le regrette d'autant plus que Florence Moncorgé Gabin possède certainement de belles qualités d'écriture.
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