Stay alive : Critique

Michael Zayan | 7 juillet 2006
Michael Zayan | 7 juillet 2006

La plupart du temps jeu vidéo au cinéma rime en toute simplicité avec adaptation comme, ce fut le cas avec Resident Evil, ou plus récemment avec Silent Hill. Ici, le réalisateur a eu la riche idée (ne nous emballons pas car c'est bien la seule intention louable du film) de créer pour l'occasion son propre jeu vidéo. 

Un jeu pas comme les autres, puisque ceux qui y jouent se font tuer dans le monde réel. Bienvenue dans Stay Alive… enfin Awake. Car oui, rester concentré tout au long du film s'avère une tâche ardue voire insurmontable. Pourquoi ? Tout d'abord pour la simple et bonne raison que William Brent Bell n'y connaît strictement rien en matière de jeu vidéo et nous livre ainsi incohérence sur incohérence, que son film ne dégage aucune ambiance spéciale, pire, qu'il ne fait pas peur, mais alors pas du tout. Pour un film d'horreur, c'est plus que gênant !

 

 

On tâche dès lors de se focaliser essentiellement sur l'histoire, attendant du plus profond de son être ce tout petit rien qui sauvera ce navire dangeureusement à la dérive, dès la scène d'ouverture. Le problème c'est que l'on ne peut pas vraiment parler d'histoire puisque cette dernière se révèle inexistante. Inutile donc d'espérer obtenir la moindre explication quant à la provenance de ce vilain jeu qui fait très peur avec la dame pas belle. On enchaîne donc mort sur mort, « à qui le tour ? mademoiselle ? Ah non, c'est à moi, ça fait une demi-heure que j'attends ! », en se surprenant à voir émerger en soi un aspect psychopathe de notre personnalité, jusque là inconnu. Le souhait de les voir mourir le plus rapidement possible, pour que l'on puisse se défaire de ce calvaire, de quatre vingt dix minutes, devient incontrôlable. Car ce n'est pas avec le casting tendance Star Ac' pour ados débiles obsédés de jeux (on parle jeu vidéo, on mange jeu vidéo, on rigole jeu vidéo…) que l'on va trouver une piètre consolation à ce désolant spectacle.

En prenant le parti de vouloir mixer, dans un cocktail imbuvable, tous les éléments teenage du moment : jeux vidéo, alcool, prophéties, croyances gothiques, malédictions, musique rock, drogue, pas de sexe par contre (pas le temps, c'est bien plus sympa de jouer), Stay Alive se voit réduit à un pseudo ersatz raté de The Ring, propulsant au passage le récent Tobe Hooper's Mortuary, au rang d'œuvre majeure du cinéma d'horreur. C'est dire ! Alors une petite idée pour une éventuelle suite. La cassette vidéo maudite c'est déjà fait, le jeu vidéo tueur idem, pourquoi ne pas se tourner vers le SMS assassin ?

 

 

Résumé

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