Critique : La Maison du bonheur

Attention ! Tous aux abris, un comique se lance dans la réalisation ! Un peu échaudés après les bides de Patrick Sébastien et Jean-Marie Bigard, à savoir, respectivement T'aime et Lâme sœur, dix entrées à eux deux, on ne pouvait que craindre le pire pour notre ami Dany Boon. D'autant que, deuxième danger, ce premier film est aussi l'adaptation de sa pièce de théâtre, « La Vie de chantier ».

Mais dès les premières minutes du film, nous voilà rassurés : les plans s'enchaînent avec rythme, la photo est soignée et Michèle Laroque apparaît lumineuse, juste, tout comme le reste du casting, Zinedine Soualem et Laurent Gamelon en tête, duo de clowns gaffeurs, têtes à claques et néanmoins sympathiques. Même Dany Boon parvient à rester sobre et à éviter les « Aaaaaah, oooooh, je vais bien tout va bien » tant redoutés. Il réussit ainsi à composer un personnage très attachant, maladroit et dépressif, Picsou en voie de rédemption dont l'humanité grandit en même temps que le découvert.

Misant avant tout sur le comique de situation, le ch'timi nous offre de nombreuses scènes fort réjouissantes, de la découverte de la sexualité des adolescents aux séquences, très attendues, et très réussies, du chantier-catastrophe : inondation, explosion, destruction, rien ne nous est épargné, et ce, pour notre plus grand plaisir. Mais non content de nous faire rire, Dany Boon titille aussi notre fibre romantique, puisque ce film, ne l'oublions pas, raconte aussi une histoire d'amour, celle d'un couple vraiment épris et uni après…quinze ans de mariage, ce qui reste assez rare sur grand écran (et dans la vie alors…).

Avec pour premier film cette comédie fraîche et légère, on peut dire que, vraiment, il a tout boon, euh tout bon Dany.