Critique : Clerks 2

Vincent Julé | 28 mai 2006
Vincent Julé | 28 mai 2006

Fans, je vous aime

Douze ans après le premier Clerks et ses employés modèles, Kevin Smith reprend ses anti-héros Hante Dicks et Randal Graves là où il les avait laissés, à savoir pas très loin au Quick Stop, entre les K7 vidéo usées et les briques de lait périmées. Et rien n'a vraiment changé, jusque dans le noir et blanc d'époque, du moins avant que leur supérette ne périsse dans les flammes. Direction le Mooby's, fast food du coin et antre de l'idolâtrie dans Dogma, pour avoir de longues conversations non plus sur la trilogie Star Wars mais sur celle de Peter Jackson ou la future adaptation live de Transformers !! Il faut le voir pour le croire.

 

 
S'il est bien sûr indispensable d'avoir vu Clerks, en 1994 ou en séance de rattrapage en DVD juste avant d'entrer dans la salle, il est aussi conseillé de connaître l'oeœuvre multiple de Kevin Smith, de Mallrats à Méprise multiple (Chasing Amy) en passant par Jay & Bob contre-attaquent. Une vraie vie de cinéma(s), qui donne à ce nouveau Clerks toute sa valeur, toute sa saveur. En effet, si les pitreries de Bluntman et Chronicle peuvent amuser ou les démêlés amoureux de Ben Affleck et Jason Lee émouvoir, le quotidien si banal et pourtant si déjanté au Quick Stop est un condensé de vie, d'amitié, d'amour (pourquoi pas !) et surtout d'humour. Difficile de compter le nombre de répliques cinglantes (sous-entendus homophobes, racistes, sexistes, vulgaires, etc.) de Randal ou de s'arrêter de rire devant cette parodie hilarante du Seigneur des Angeaux (« des mecs qui marchent »).

 

 

Si les puristes regretteront peut-être un ton amer propre au premier Clerks, ils ne doivent pas oublier que Kevin Smith est, comme ses potes Rob Thomas (Veronica Mars) et Joss Whedon (Buffy), le porte-parole (involontaire, inconscient) d'une époque et d'une culture populaire. Or les fanboys ont aujourd'hui le pouvoir, et son film paraît alors plus accessible mais pas pour autant compromis. Il suffit de voir avec quelle aisance il réussit à introduire deux nouveaux et rapidement incontournables personnages, la craquante Rosario Dawson et l'hilarant Trevor Fehrman. Ou comment il relève le défi de la scène émotion du film entre les deux employés plus vraiment modèles. Ainsi, à la fin, la phrase la plus banale du monde « aujourd'hui est le premier jour du reste de notre vie » - nous retourne le cœoeur. 

Résumé

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