Critique : On ne devrait pas exister
Étrange film que celui-là. Qualifié de « film à scandale » par ceux qui ne l'avaient pas vu, le premier long-métrage de HPG s'avère beaucoup plus consensuel en pratique. Et même si ce n'est pas plus mal, car trop de scandale détournerait le sens plus « profond » du film, on peut lui reprocher un abord pas assez sulfureux
Ce qui ne lui enlève rien de sa folie ! Ni d'ailleurs de son humour si particulier, quasi omniprésent et, il faut l'avouer, pas toujours facile à partager. Les scènes d'absurde, et en particulier celles avec un metteur en scène « allumé » (euphémisme !) et sa bande, en laisseront plus d'un perplexe. Pourtant, on ne peut s'empêcher de regarder ce personnage se débattre au sein du monde du théâtre avec beaucoup de tendresse et on s'étonne presque de la justesse de ses propos, malheureusement parfois trop évident.
C'est donc après avoir quitté le monde du porno, qui ne le fait plus « bander » (au premier degré), qu'Hervé tente une reconversion dans le « traditionnel ». Un sorte de rêve pour beaucoup de hardeurs qui après quelques cours se retrouvent confrontés à une réalité pas toujours à leur avantage (un clin d'il d'ailleurs à la très sympathique Nina Roberts à qui HPG offre un rôle en début de film). Le film prend tout de même un tournant intéressant par la présence de LZA, compagne d'HPG à la ville, car elle éclaire littéralement le personnage sous un angle différent l'empêchant en partie de trop tourner en rond. La scène de la chambre est quasi confondante de réalisme et on ne peut s'empêcher de penser que c'est face à ses propres démons que LZA met HPG.
Au final, on ne sait pas si c'est du lard ou du cochon, dans le sens que ce film pourrait être l'uvre d'un réel calculateur jouant sur son passé et sur une maladresse feinte pour « attendrir » le spectateur et assurer une reconversion honorable, ou un naïf plein de bonne volonté prêt à changer un monde vide de sens (selon lui). La question reste ouverte mais c'est peut être cette dualité qui fascine tant chez HPG et qui fait de lui un vrai mystère.
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