Critique : Les Aiguilles rouges

Flavien Bellevue | 10 mai 2006
Flavien Bellevue | 10 mai 2006

Avec une randonné champêtre d'une bande de jeunes dans la France du début des années 60, Les Aiguilles rouges vous invitent à l'évasion et à la nostalgie. Vingt trois ans après Ça va faire mal, le réalisateur – producteur – distributeur, Jean-François Davy, revient au cinéma avec un film choral dans la mouvance des Choristes. Partant d'une expérience vécue par le réalisateur, Les Aiguilles rouges racontent l'exploit d'une bande de huit jeunes scouts qui a réussi à passer les gorges du massif de Brévent (en face du Mont Blanc, dans les Alpes), à 2500 mètres d'altitude, lors d'une expédition punitive. Si tous les dangers d'une telle aventure sont envisageables, il en est tout autre à l'arrivée…

Avec un postulat de scénario qui aurait dû donner lieu à un véritable film d'aventure, le film vire, malheureusement, très vite à la comédie sentimentale. Si dans un premier temps nous appréhendons ce que l'équipée va affronter avec, comme leitmotiv et pseudo synonyme de danger, le survol du groupe par un aigle, il s'agit, au final, ni plus ni moins que d'une randonné entre jeunes qui passent leur temps à se disputer sans jamais vraiment en venir aux mains et qui découvrent l'école de la vie dans l'épreuve… de la randonnée sans encadrement adulte. De l'intrusion d'une petite boutique abandonnée à la chute, filmée platement, d'un des personnages dans une cascade, les événements parsemant le parcours de ces jeunes scouts peuvent se compter sur les doigts d'une main et ne réussissent que rarement à susciter l'intérêt.

Si le scénario sonne donc creux, il a au moins le mérite de faire rencontrer des personnages sympathiques, au charisme certain et parfois même attachants. Mené par un casting d'enfants-acteurs confirmés tels que Jules Sitruk (Monsieur Batignole), Damien Jouillerot (Les Fautes d'orthographes) ou encore Jonathan Demurger (Le Monde de Marty, la série TV Sous le soleil), la patrouille des Aigles se confronte plus psychologiquement quand elle ne partage pas ses angoisses ou ses histoires de cœur. Avec la guerre d'Algérie en toile de fond, deux personnages se démarquent ; Jean-Pierre (D. Jouillerot), jeune torturé et agressif, qui ne cesse de relire la lettre de son frère envoyé au front et qui offre là à son interprète une belle performance même si parfois elle paraît surjouée, et Luc (J. Sitruk), jeune introverti qui craint de ne jamais revenir vivre dans son Algérie natal et se réfugie dans la lecture de revues scientifiques. Le reste du groupe, tout aussi attachant, est secondé par des talents adultes confirmés tels que Rufus, Patrick Bouchitey, Bernadette Lafont ou encore Richard Berry que nous retrouvons ici avec plaisir.

Aux antipodes des œuvres érotico-porno qui ont fait la renommé de son auteur, Les Aiguilles rouges se regardent donc grâce à sa nostalgie, des décors montagnards « carte postale », des personnages et un casting des plus sympathiques. Malheureusement, tout cela ne suffit pas pour laisser un souvenir impérissable au spectateur.

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