Critique : Stick it

Avertissement : Stick It est un film de djeunes, pour les djeunes (au-delà de 25 ans, louez le DVD quand il sortira), tourné par une presque quadra dont c'est le premier long-métrage, Jessica Bendinger (elle a collaboré à l'écriture de quelques épisodes de Sex and the City). D'entrée, le ton est donné avec un générique psychédélique relooké XXIe siècle et une bande-son rappeuse et rockeuse qui déménage tout au long des 105 minutes du film. Blink 182, Green Day ou Fall Out Boys, pour n'en citer que quelques-uns, rythment un enchaînement d'images très clipées MTV. Les couleurs vives explosent à l'écran, avec des plans pêchus (d'aucuns diraient hachés) et visuellement plutôt très beaux. La première mini-compétition des gymnastes est le prétexte à des rouges du plus bel effet, sur une superposition de plans assez époustouflants (bravo à la palette graphique).

Pour le reste, c'est à dire l'histoire, rien que du déjà-vu, certes, mais sans ennui ni agacement. Haley, l'héroïne belle plante, garçon manqué, rebelle, butée, anti-conformiste, etc. résiste au vieil entraîneur has-been – mais juste – et ses règles de fer (Jeff Bridges). La sale gosse va, évidemment, se transformer tout en transformant la vie de son entourage. Dans le désordre : sa rivale d'autrefois en gymnastique, sa mère, son entraîneur, les athlètes avec lesquels elle s'entraîne, ses deux couillons de copains cramponnés à leur BMX. C'est plein de bons sentiments, décontracté, relativement frais, gentiment superficiel. Et on n'oubliera pas de mentionner, en doublure de Haley, la – Française – championne d'Europe de gymnastique au sol, Isabelle Severino.

Au final, Stick It s'apparente davantage à la version remixée d'un beau vidéoclip de MTV, sans la pub (ce n'est pas négligeable), qu'à un long métrage. Il se consomme dans la légèreté et s'oublie dès le seau de pop-corn englouti. Un film pas inutile. Juste mineur.