Terreur sur la ligne : Critique

Laurent Pécha | 27 avril 2006
Laurent Pécha | 27 avril 2006

La vague actuelle étant de « remaker » des incontournables du film d'horreur/fantastique des années 70-80 (Massacre à la tronçonneuse, Dawn of the dead, Assaut, La Colline a des yeux,…), on n'est presque plus étonné de voir débarquer dans nos salles les projets les plus surprenants et les plus horripilants (pourquoi refaire des œuvres qui tiennent toujours aussi bien la route ?) tout en comprenant que les producteurs actuels veuillent habilement spéculer sur un nom qui a fait ses preuves (pécuniaires) au fil des années.

Dans le cas ici de Terreur sur la ligne, remake homonyme du terrifiant film de Fred Walton sorti en 1979, la surprise est d'autant plus grande que rien ne laissait supposer que la petite renommée du film (vainqueur du prix du jury et de la critique au festival fantastique d'Avoriaz à l'époque) puisse attirer le jeune public amateur de sensations fortes et désireux de découvrir de la « nouveauté ». Reste que si le film de Walton filait grave les pétoches dans sa séquence d'ouverture (et également dans une moindre mesure dans sa scène finale) au point d'avoir terrorisé comme jamais au cinéma l'auteur de ces lignes, le cœur du récit laissait toute latitude à être amélioré. Pourtant, le nouveau Terreur sur la ligne prend le parti sacrément risqué d'étirer la première scène de l'original sur une heure trente. Pour ceux qui ont vu le film de Walton, l'effroi venu de la chute de cette mini histoire est donc à mettre aux oubliettes, quant aux autres, la article-details_c-trailers s'en chargera puisqu'elle en balance la primeur sans aucune équivoque possible (sans doute l'un des trailers les plus c** de récente mémoire).

 

 

Mais qu'en est-il exactement de cette fameuse séquence ? Une baby-sitter ultra canon (Camille Belle) va garder des enfants dans une immense maison des plus moderne perdue au fin fond d'une vallée (dans l'original, c'est une jeune femme au physique quelconque presque ingrat qui se retrouve dans une banale maison de banlieue américaine). Elle n'est pas tout à fait toute seule puisqu'une femme de ménage est paraît-il dans un des étages et que le beau-fils doit rentrer dans la nuit réintégrer la maison d'hôte sans parler des amis qui vont venir squatter la baraque à l'improviste (dans l'original, elle est toute seule avec les enfants). De toute évidence, les deux films ne fonctionnent pas du tout sur la même longueur d'effroi. Mais ce qui reste presque identique (quand même, il faut justifier l'usurpation du titre), c'est les sonneries incessantes du téléphone et cette voix inquiétante qui susurre à la gentille baby-sitter : « Êtes-vous allée voir les enfants ? »

 

 

Largement moins flippant que l'original et sa sonnerie de téléphone tétanisante, Terreur sur la ligne version 2006 se contente d'être un long jeu du chat et de la souris qui spécule avant tout sur l'esthétisme impressionnant de la maison vedette (le jardin botanique intérieur, les lumières qui s'allument automatiquement lorsqu'on pénètre dans une pièce), la performance très convaincante de son actrice principale (présent dans la quasi totalité des plans du film) et un certain réalisme dans les réactions de cette dernière face aux dangers qui la guettent (on est loin de la teenage-pouffe qui fait exactement les conneries à ne pas faire comme c'est le cas dans 95% des slashers depuis un certain Halloween). Sûr que sur une heure et demie, cela fait un peu mince pour passionner le spectateur surtout que la mise en scène de Simon West nous rappelle que ce dernier n'a jamais œuvré dans le mémorable (dernier film en date : Lara Croft : Tomb Raider !!!) et que les rebondissements sont le plus souvent bien…téléphonés (désolé, c'était obligé de la faire celle-là).

 

Résumé

Un conseil donc, évitez la bande-annonce qui ruine presque tout ou alors mieux tentez l'achat du DVD zone 1 du When a stranger calls de Fred Walton. Si la sortie de la version 2006 permettait de faire un peu plus la lumière sur ce film injustement méconnu, tout ne serait donc pas perdu au royaume d'Hollywood et ses remakes déroutants.

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