Critique : Maria Bethânia musica é perfumé

Maria Bethânia, c'est avant tout une voix, et une des plus célèbres de son pays, le Brésil. Abonné aux biographies de compositeurs ou d'interprètes de musique classique (Debussy, Vengerov, Argerich), le réalisateur français Georges Gachot change de registre. Fini les longues symphonies, place à présent à la sensualité et au romantisme des hymnes à l'amour brésiliens.

Pendant plus d'une heure, Georges Gachot nous invite à découvrir l'univers de la célèbre chanteuse. Maria Bethânia retrace elle-même son parcours musical et autour d'elle se greffent de nombreux autres témoignages : son frère Caeteno Veloso et sa mère, et un ensemble de musiciens/compositeurs prestigieux, tels que Gilberto Gil, Nana Caymmi, Chico Buarque et Miucha, avec lesquels elle a travaillé.

Mais n'oublions pas que la star véritable de ce film est la voix de Maria Bethânia. Cette voix, grave et chaude, qui chante l'amour et la passion, touche le cœur du spectateur. Lorsqu'on l'entend pour la première fois, le titre du film prend tout son sens : la musique est un parfum (mûsica é perfume). Cette musique, Georges Gachot sait la mettre en valeur. En alternant chants a capella ou accompagnés, ou encore extraits de concerts, le cinéaste nous montre habilement ce qui l'a séduit, lui et des millions de Brésiliens. Gachot réussit d'ailleurs à capturer de beaux moments d'émotions avec son public ou avec les deux chanteuses Nana Caymmi et Miucha.

Mais finalement, si l'ensemble reste cohérent et agréable à regarder et écouter, on ressort de la salle avec un sentiment de frustration, tant le réalisateur s'est intéressé à Maria Bethânia et son talent plus qu'à sa personne. La femme derrière la voix reste ainsi un véritable mystère, et Maria Bethânia Mûsica é perfume seulement un excellent documentaire musical.