Critique : Cache-cache

Johan Beyney | 31 janvier 2006
Johan Beyney | 31 janvier 2006

Caché au fonds d'un puits, un paysan déchu de sa propriété observe une famille de citadins s'installer dans sa demeure… Voilà un synopsis de film fantastique, de thriller, voire de film d'horreur. Que nenni ! C'est sous la forme du conte parabolique qu'Yves Caumon a décidé de traiter cette partie de Cache-cache.

À ma droite : Raymond, habitant clandestin de sa propre maison depuis des années, est devenu une rumeur locale, presque un fantôme. À ma gauche : une famille friquée un rien bobo qui parle des machines agricoles comme « de choses dont on se servait dans le temps pour cultiver la terre ». Raymond voit alors avec effarement le potager devenir piscine et la ferme une maison-retapée-avec-beaucoup-de-charme. Au milieu, les enfants et le chien, passeurs innocents entre ces deux mondes qui s'ignorent. Derrière de jolies idées de mise en scène, on sent affluer de la métaphore en veux-tu-en-voilà, de la parabole à gogo, de la poésie à tout-va : incommunicabilité entre rats des villes et rats des champs (et/ou morts et vivants, anciens et modernes…), perte de notre bel héritage rural (et/ou du lien social), exclusion et indifférence sociale, espoir placé dans l'innocence de l'enfance…

Avec talent, Bernard Blancan, dans le rôle de Raymond, promène son effrayant regard halluciné sur cette fable tragicomique d'une belle simplicité. Cela dit, un thriller, on n'aurait pas été contre non plus…

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