Critique : Une vie inachevée

Stéphane Argentin | 4 janvier 2006
Stéphane Argentin | 4 janvier 2006

Œuvrant depuis plusieurs années déjà à Hollywood, le réalisateur d'origine suédoise Lasse Hallström n'en privilégie pas moins l'intimisme dans chacun de ses films où l'isolement géographique (son dernier en date, Terre Neuve, en étant l'exemple le plus flagrant), loin de toute civilisation consumériste, lui permet de se pencher sur ce qui l'intéresse le plus : les relations humaines.

Pour son nouveau long-métrage, Une vie inachevée au titre là encore parfaitement évocateur des thèmes chers au cinéaste, Hallström réunit deux des plus grandes stars d'Hollywood, Robert Redford et Morgan Freeman, isolés une nouvelle fois au beau milieu des champs du Wyoming. L'histoire de cette femme battue par son mari (Damian Lewis, toujours aussi brillant dans des rôles torturés après Band of brothers et Keane) n'est finalement qu'un prétexte pour se focaliser sur les liens meurtris entre, d'une part, un père (Redford) et sa belle-fille (Jennifer Lopez) et, d'autre part, entre deux amis de longue date unis par un passé là encore douloureux (Redford – Freeman).

La grande force du cinéma de Lasse Hallström, que certains jugeront peut-être trop « académique », a toujours été d'éviter l'écueil du mélodrame larmoyant aux profits de sentiments et de situations sincères traités au travers de récits et de performances d'acteurs aussi simples que poignants (voir le très beau L'oeuvre de Dieu, la part du diable et son thème des naissances « contrôlés » nominé à sept reprises aux Oscars en 2000 dont une récompense pour la performance de Michael Caine). Une vie inachevée ne fait pas exception à cette règle. Et si les compositions du duo Redford – Freeman sont, comme toujours, irréprochables, celle de Jennifer Lopez, loin de ses bluettes romantiques récentes, est tout aussi convaincante face à ces deux monstres sacrés d'Hollywood tandis que la petite Becca Gardner qui campe la fille de J-Lo, apporte la petite touche de légèreté bienvenue (inévitable ?) au cœur de ce récit poignant et émouvant.

Une vie inachevée s'inscrit donc à la perfection dans la filmographie de Lasse Hallström : une œuvre touchante et réussie mais avant tout à l'image des paysages, des personnages et des sentiments qui l'animent, à savoir simple, naturelle et sincère.

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