Critique : Milwaukee, Minnesota

Magali Cirillo | 21 décembre 2005
Magali Cirillo | 21 décembre 2005

Milwaukee, Minnesota est le 1er film d'Allan Mindel, ancien agent artistique d'Uma Thurman et Isabella Rossellini reconverti dans la réalisation. Récompensé lors de divers festivals et notamment à Cannes où il a reçu le prix de la Jeunesse, ce petit film plein de charme, malgré ses imperfections, reste l'une des bonnes surprises de cette fin d'année.

Le premier atout de cette comédie acide est son atmosphère à la fois glauque et poétique (si, si, c'est possible) : lumière digne des meilleurs épisodes de Derrick, costumes façon Deschiens et paysages hivernaux mornes et déprimants de Milwaukee, une ville où l'on enverrait bien sa belle-mère en vacances. Deuxième bon point : les personnages déjantés servis par des acteurs convaincants comme la belle Tuey, jeune paumée sexy obnubilée par l'argent (incarnée par la prometteuse Alison Folland), Stan son frère hypocondriaque, Jerry, l'infect rougeaud à moustache, sans oublier bien sûr, le personnage principal, le très attachant Albert (Troy Garity, le fils de Jane Fonda), irrésistible avec sa chapka elt sa ridicule combinaison orange.

Idiot du village, imbécile heureux, Albert n'a pas la lumière à tous les étages, mais il a un don vraiment pas commun : il entend les poissons parler sous la glace ! Et si ce don ne sert pas à grand-chose quand on vit dans le 19è arrondissement de Paris, il peut s'avérer très lucratif quand on est né dans le Wisconsin (Milwaukee se situant dans cet État, et non dans le Minnesota). Pour Albert, il s'agit même du gros jackpot puisque ça lui permet de gagner tous les concours de pêche du coin et par là même de se confectionner un beau petit pécule. Mais forcément, il finit par attirer les convoitises…

Tout le film tourne donc autour du thème de l'arnaque et même de la double arnaque. Armés de plans machiavéliques, tous essaient de récupérer la fortune du pauvre Albert. Mais celui-ci a plus d'un tour dans son sac. Et c'est bien là que le bât blesse. Car on espérait un peu plus de surprises, des rebondissements moins convenus (l'arnaqueuse prise de remords) et surtout une fin beaucoup, beaucoup moins prévisible. Allan Mindel possédait pourtant tous les bons ingrédients. Dommage, on est passé à deux doigts du film culte.

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