Critique : La Vie est à nous !

Thomas Douineau | 6 décembre 2005
Thomas Douineau | 6 décembre 2005

Gérard Krawczyk, vous connaissez ? Mais si !... Un réalisateur culte de grosses productions décérébrantes ! Toujours rien ?... Si l'on vous dit Taxi 2 et Taxi 3, Wasabi, Fanfan la Tulipe… Ça y est ! On le tient, notre chantre de la comédie populaire à la française ! Quand notre metteur en scène préféré délaisse les Peugeot version tuning pour s'intéresser aux petites gens sur fond de rivalités de bistrots et de grève de camionneurs, cela donne La vie est à nous, que l'on pourrait sous-titrer : « La Bien Désolante Décadence de la comédie cinématographique française ».

Cette funeste peinture d'un microcosme simple et pittoresque dont on voudrait faire sortir une vérité sur le monde se révèle une caricature des plus grotesques. Le réalisateur souhaitait (c'est en tout cas son discours) faire un film sensible et singulier, exhumant la tendresse et la générosité des habitants d'un petit village. Il se retrouve finalement à avancer avec la grâce d'un pachyderme dans un magasin de porcelaine.
Car rien ne fonctionne. Ni la mise en scène, ni les dialogues, ni le jeu des comédiens, ni l'humour, ni les situations, dont la plupart ne sont qu'à moitié crédibles. Nous serions presque tentés de dire que même les décors ne « sonnent » pas vrais. Un comble pour un film qui veut poser un regard tendre sur une petite communauté rurale presque tourné entièrement en décor naturel dans un petit village de Savoie.

La pauvre Sylvie Testud fait tout ce qu'elle peut pour croire à son personnage de cafetière gueulante à tout-va. Mais elle ne réussit qu'à exaspérer le spectateur en débitant ses dialogues censés représenter le franc-parler des campagnards. C'est sans doute l'unique trait de caractère de son personnage, dont on ne rêve que de clouer le clapet pour enfin dormir tranquille...
En fin de compte, rien n'est à sauver dans ce film pétri de bonnes intentions qui relève parfois du grand n'importe quoi (la danse de sioux d'Éric Cantona !!??!). Gérard Krawczyk semble nous dire que l'argent ne fait pas le bonheur, pourtant nous allons quand même économiser une place de cinéma. La vie est à vous ? On vous la laisse !

Résumé

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