Critique : Olé !

George Lima | 5 décembre 2005
George Lima | 5 décembre 2005

Olé ? Hou la ! Le retour sur grand écran de Gad Elmaleh n'atteindra sans doute pas les scores de Chouchou. Poussif et plat, le film de Florence Quentin nous entraîne dans une corrida dopée aux anesthésiants. Le postulat de départ, l'histoire d'amitié entre un riche patron et son chauffeur, méritait un traitement beaucoup plus fin. Imaginez ce qu'un Thomas Gilou en forme aurait pu extraire de ce matériau propice à une subtile comédie sociale. Hélas, le scénario d'Olé abandonne trop vite le clivage socioculturel pour se concentrer sur une histoire d'amitié niaiseuse et pataude. Gad aime et admire Gérard qui le lui rend bien jusqu'au jour où un intrus, nouveau meilleur ami de Gégé, débarque dans ce joli petit monde tout rose et tout cotonneux.

Florence Quentin déploie ici de tels trésors de guimauve entre le chauffeur et son patron qu'il est impossible d'être touché une seule seconde par leur séparation abrupte. Respect et fraternité ne dépendent évidemment pas d'une origine sociale mais ne pas évoquer les conséquences du fossé qui sépare les mondes des deux personnages principaux relève simplement de la bêtise. Ici, le contexte socioculturel n'est utilisé que comme un ressort comique... très détendu. Quant aux origines espagnoles, elles n'ont pour unique intérêt que de perpétuer les clichés (la femme de Ramon a toujours trop froid en France) et d'avoir envoyé l'équipe de tournage en Espagne. Redevables, les comédiens remboursent leur voyage au soleil en cachetonnant poliment. Gégé, pourtant assez convaincant dans ses récentes prestations sur grand écran (36, quai des Orfèvres, Je préfère qu'on reste amis et même Boudu), ne fait cette fois-ci pas dans la dentelle. Gad Elmaleh, lui, assure le minimum syndical. La rencontre attendue entre les acteurs ne provoque donc pas les fous rires escomptés, ni le moindre petit sourire d'ailleurs. Mais comment les blâmer ? Avec une histoire aussi creuse et des dialogues atrocement pauvres, personne n'aurait mieux fait.

Après J'ai faim, Florence Quentin prouve à nouveau que son talent de scénariste est beaucoup mieux exploité par un tiers (Etienne Chatilliez en l'occurrence) que par elle-même.

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