Critique : Il était une fois dans l'Oued

Laurent Pécha | 19 octobre 2005
Laurent Pécha | 19 octobre 2005

À la lecture d'un tel pitch, on avait tout à craindre de se retrouver face à un Américain (le cauchemar filmique de Timsit) à la sauce maghrebine avec en lieu et place de Lorànt Deutsch en jeune homme désirant plus que tout embrasser une autre culture et nationalité que la sienne, Julien Courbey. Comme le monde est finalement petit, on retrouve derrière la caméra Djamel Bensalah qui avait fait connaître les deux comédiens avec son premier film Le ciel, les oiseaux,…et ta mère !. Après l'échec commercial (au vu du budget) et critique du Raid, le cinéaste revient à des ambitions plus mesurées et tente de renouer avec un comique plus efficace basé sur l'effet de contradiction. Et cela marche du moins un temps.

Tant que le récit se consacre à Johnny et son obsession finalement assez touchante d'être algérien, on sourit autant par l'énormité de la situation que par la performance de Julien Courbey qui se sort très bien d'un rôle forcément surjoué. Le problème, c'est que Bensalah nous impose une intrigue amoureuse avec le bellâtre David Saracino censée apporter une contrepoint à l'aventure humoristique et émotionnelle de Courbey (en gros, lui est arabe et le vit mal surtout quand il s'agit de revenir au pays). Une opposition de caractères qui ne fonctionne presque jamais et qui bien au contraire freine plus d'une fois des situations enthousiasmantes portées par la douce utopie de plus en plus attendrissante du personnage de Johnny.

Entre comédie peu fine, longuette et sincère lettre d'amour à une Algérie d'un autre temps bien loin de celle de l'actualité sombre et chaotique relayée par les médias, Djamel Bensalah trouve un équilibre précaire et signe une œuvre nettement plus recommandable que son précédent film.

Résumé

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