Red Eye - Sous haute pression : critique
Spécialiste des films bien flippant, et plus précisément d'horreur / épouvante, Wes Craven délaisse le genre qui le rendit si célèbre le temps d'un long-métrage toujours aussi angoissant mais davantage ancré dans la réalité, celle d'une société où les phobies les plus diverses (peur de l'autre, des lieux publics et des moyens de locomotions collectifs en particulier) font désormais parties de notre quotidien.
Après une mise en place des personnages appliquée et faussement trompeuse (là encore à l'image du monde dans lequel nous vivons), notamment le raffiné et rassurant Jackson Riper (beau clin d'il à un certain tueur en série londonien du XIXième siècle), le récit bascule subitement dans le cauchemar pour Lisa, cette mademoiselle tout le monde qui, à l'image du spectateur, se retrouve tétanisée, incapable de réagir et d'envisager avec discernement la situation dans laquelle elle se trouve désormais. Un sentiment d'oppression et de claustrophobie encore amplifié par le lieu de l'action (un avion de ligne).
Prenant précisément le contre-pied de 99% des productions vues à ce jour (c'est bien connu, lorsque vous tombez sous le coup d'une menace, vous avez déjà 1000 solutions en tête pour vous en sortir, le « Comment se défaire d'un terroriste pour les nuls, même en état de choc » n'a pas été inventé pour rien !), Red eye s'applique alors à montrer les différentes tentatives plus ou moins fructueuses de ladite personne pour parvenir à s'extirper d'une telle situation.
Dans le rôle de la victime, la délicieuse Rachel McAdams fait merveille en évoluant progressivement de la fragilité et la détresse la plus complète à la reprise en main de la situation face à un Cillian Murphy aussi machiavéliquement génial que glacial dans le rôle du séquestreur. À cette performance d'acteurs qui contribue pour beaucoup à la réussite du film, s'ajoute la mise en scène précise et maîtrisée de Craven qui s'appuie sur un scénario plutôt bien ficelé de bout en bout (notamment l'emploi des moyens de communication qui, comme toute technologie moderne qui se respecte, fonctionnent quand bon leur chantent).
Lecteurs
(4.5)