Critique : L'Anniversaire

George Lima | 20 septembre 2005
George Lima | 20 septembre 2005

Quiconque a une vieille bande de potes saura apprécier la joyeuse troupe de copains de Diane Kurys. L'Anniversaire, c'est un concentré, parfois caricatural mais souvent drôle, des amis d'une vie : la bourge prétentieuse, le requin égoïste, la nunuche lunaire, le businessman solitaire, l'anar intransigeant, le gentil rigolo et la douce amoureuse Certes, Diane Kurys ne donne pas vraiment dans le relief mais afficher des caractères si trempés assure quelques rires et beaucoup d'identification. On comprend moins en revanche cette histoire de gros sous moins nécessaire à la cohésion, ou plutôt à l'anti-cohésion, du groupe. Un autre prétexte scénaristique, plus simple et moins convenu, aurait fait l'affaire. Côté mise en scène, Kurys n'est pas Veber et manque malheureusement de rigueur pour la comédie, sa fadeur desservant souvent le rythme humoristique.

En revanche, coté casting, les rôles semblent tous avoir été écrits pour leurs interprètes, Lambert Wilson et Jean-Hugues Anglade en tête. Les deux acteurs ont des univers, des physiques et des carrières si opposés que leur fraternité rivale convainc totalement. Et ce, contre toute attente, au vu des dernières prestations cinécatastrophiques de Mr Wilson (Sahara, Catwoman, Matrix, Pas sur la bouche…). Mention spéciale également à la trop rare Florence Thomassin, parfaite d'excentricité, de niaiserie et de naturel. Ses répliques – « J'ai eu deux pages dans Télé7Jours : Jenny , coiffeuse des stars ! »- associées à celles de Michèle Laroque, sont parmi les plus croustillantes.


On rit donc souvent même si, malheureusement, dans son dernier tiers, le film verse trop radicalement dans le pathos, (attention spoiler) les deux frères finissant par se rabibocher à cause de la maladie mortelle de l'un d'entre eux. (fin du spoiler) Les plus sensibles pourront peut-être verser leur larmichette mais autant de déballage affectif n'était pas nécessaire. La démonstration d'amour et d'amitié de Diane Kurys passait beaucoup mieux par les engueulades des compères que par ce dénouement guimauve et téléphoné. Dommage donc que la comédie ne perdure pas même si la réalisatrice, coupable du pathétique Je reste, renoue ici avec l'honorabilité.

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