Critique : Perdre est une question de méthode

La Rédaction | 27 juillet 2005
La Rédaction | 27 juillet 2005

Perdre est une question de méthode : tout un programme pour un film au titre énigmatique. Il vient d'une citation de l'auteur Luis Sepúlveda qui a affirmé : « J'ai perdu. J'ai toujours perdu. Ca ne m'irrite pas, ça ne m'inquiète pas. Perdre n'est qu'une question de méthode ». Le film raconte en effet l'histoire de sympathiques perdants colombiens aux grands cœurs vivants dans un monde de corruption. Daniel Gimenez Cacho, excellent dans son rôle de journaliste peu gâté par la vie, croit en la justice et se bat pour elle tout en comprenant finalement qu'il n'est qu'un pot de terre contre un pot de fer.

Tiré du roman de Santiago Gambeo, le scénario hérite de sa crédibilité et de la solide documentation apportée par l'auteur du livre. L'intrigue originale du film de Sergio Cabrera, bien ficelée, aboutit à une vision pessimiste de la situation de son pays. Le réalisateur fait un état des lieux de la corruption pour dénoncer les personnes corrompues autant que ceux qui les tolèrent. Pour y parvenir, il a une arme infaillible, l'ironie qu'il manie avec dextérité. Le ton humorisitique alors employé contre-balance ainsi parfaitement la gravité du sujet évoqué. Si elle peut déranger dans un premier temps, l'ironie du cinéaste envers son sujet lui permet d'asseoir avec brio sa réflexion. Une réflexion qui prend des intonations géniales dans les derniers instants du récit lorsque le colonel, « héros » du film, se lance dans un discours ambigu s'adaptant aussi bien à ses kilos en trop qu'au mal qui ronge son pays, la Colombie.

Hélène Caruso

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