Critique : Black / White

Flavien Bellevue | 24 juillet 2005
Flavien Bellevue | 24 juillet 2005

Vous l'aurez compris par le résumé, Black/White n'est autre que le remake du film de Stanley Kramer de 1967 Devine qui vient dîner ? avec dans le rôle du père, Spencer Tracy et dans le rôle du futur gendre Sidney Poitier. Changement d'époque, changement de mœurs, Black/White inverse la donne : le père, afro américain, Percy Jones (Bernie Mac) reçoit sa fille, Teresa (Zoë Saldaña) et son futur gendre blanc, Simon Green (Ashton Kutcher). Au vu du nombre de remakes sans fondement artistique véritable qui pullulent à Hollywood (seul compte l'appât du gain afin de spéculer sur un titre connu), la peur de se retrouver face à un d'eux était d'autant plus légitime que les hommes derrière le projet (réal, producteur et scénaristes principalement) n'ont à leur actif que des œuvres qu'on qualifiera de mineures pour rester gentil.

Plus de peur que de mal puisque les auteurs de Black/White sont parvenus à éviter une certaine facilité et les gros clichés inhérents au genre. Le fait de ne pas avoir fait un copier/coller avec la version de Kramer est déjà un bon début (le récit se déroule sur plusieurs jours contrairement au seul dîner du film original). La place des afro américains dans la société américaine actuelle permet un renouvellement du récit par rapport à la version de 1967 qui sortit là-bas dans un tout autre contexte social. Cela permet des situations hilarantes et quelques moments guimauves comme seules les comédies américaines ont le secret. Contrairement au titre français Black/White (mais bon sang quand est-ce qu'on va arrêter de retitrer les films US avec des titres en anglais ?) et à l'accroche bidon (Le seul point noir, c'est qu'il est blanc), cette comédie ne parle pas que différences raciales. C'est là où le film gagne sa valeur car ce n'est qu'une surface de l'iceberg. Au delà du problème de la couleur de peau, les problèmes sont universels : volonté de plaire au beau père quitte à mentir, espionnage sur le passé du futur gendre,…

Au final, on se retrouve plus en face d'un autre remake du Père de la mariée tant le thème est similaire. On retient quelques moments drôles autour d'un repas (plus fin que la Famille foldingue), une partie de karting et un tango avec Bernie Mac et Ashton Kutcher après un match de foot bien arrosé qui fait écho à celui de Jack Lemmon et de Joe E. Brown dans Certains l'aiment chaud…Sans atteindre des sommets, Black/White se laisse regarder avec une bande son sympathique (Soul, Funk, r&b bien évidemment) qui ne prend pas la tête. Et c'est avec un réel plaisir que l'on retrouve l'actrice craquante du Terminal et de Pirates des caraïbes, Zoë Saldaña ainsi qu'un Ashton Kutcher moins délirant que dans That's 70's Show mais tout aussi drôle avec Bernie Mac comme partenaire – rival.

Résumé

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