Critique : Voisins, voisines

Vanessa Aubert | 18 juillet 2005
Vanessa Aubert | 18 juillet 2005

Sarcelles, résidence Mozart. Le bâtiment F est le théâtre de la vie routinière du couple Gonzales (Anémone et Jackie Berroyer), des revendications de Mr Malouf (Fellag) et des rapprochements de la trentenaire célibataire Alice (Géraldine Hamon) et du nouveau concierge (Frédéric Diefenthal). Sous l'œil de leur voisin rappeur Moussa, les liens se tissent et se défont dans ce microcosme de banlieue. Plaçant son intrigue dans sa ville, Malik Chibane cherche à donner un instantané de la vie de quartier aujourd'hui. En y installant des personnages de religions, cultures et âges différents, il vise avant tout à montrer l'existence d'un lien social dans des cités souvent décriées. Démontrant combien ces lieux l'inspire en tant que réalisateur, il souhaite faire de ces habitants les muses du créateur Moussa en les réunissant sous sa plume. Et de Voisins Voisines une fable hip hop.

Pourtant aucune féérie ne se dégage de la réalisation de Malik Chibane. La vie des habitants se transforme en accumulation de saynètes banales dues justement à ce quotidien qu'il souhaite filmer. Lettres perdues, stationnement gênant, petites délinquances sont le lot ordinaire du gardien d'immeuble Frédéric Diefenthal mais n'offrent hélas aucun ressort scénaristique. La quantité importante de personnages nuit à l'identification là où elle devrait montrer la richesse de l'écriture. La musique donne certes parfois du rythme mais les pauses musicales souvent trop longues se transforment en clip à part entière. Le hip hop au sein de Mozart ne crée pas la partition d'un film difficilement linéaire.

Si Malik Chibane signe le scénario avec Jackie Berroyer, le caractère incisif de l'ex-trublion de Canal + ne se fait pas sentir au sein de ce patchwork de vies que sont ces voisins et ces voisines. Et pourtant, outre Berroyer, Frédéric Diefenthal s'est aussi personnellement engagé sur le projet en produisant le troisième long-métrage de Chibane qui l'avait déjà fait tourné dans Douce France prouvant par là le réel attachement de chacun à la chose. Mais au final, alors que toute fable a sa morale que Voisins, Voisines omet même de préciser, les bonnes intentions (brimées par le budget peut-être) ne parviennent malheureusement pas à nous embarquer dans le tourbillon du bâtiment F.

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