Critique : Emmenez-moi

Marion Seandrei | 11 juillet 2005
Marion Seandrei | 11 juillet 2005

La carrière cinématographique de Gérard Darmon est en dents de scie, dira-t-on pudiquement. Pédale dure et Mariage mixte, ses deux derniers longs-métrages, (eh oui, ça fait mal ! ) sont vite venus éclipser le succès de l'honorable Cœur des hommes. Pourtant, l'acteur n'est pas sans talent, loin de là, et transcende souvent les films qu'il tourne. C'est le cas une fois encore pour Emmenez-moi, première œuvre d'Edmond Bensimon (scénariste de Père et fils, le long-métrage de Michel Boujenah, sorti en 2003).

En effet, l'enthousiasme touchant et la débauche d'énergie que prodigue Darmon durant 1h38 ne suffisent pas à éviter le naufrage à ce film parfois tendre, parfois drôle, mais bourré de maladresses. Ainsi, le Paris-Roubaix de l'excentrique Jean-Claude, leader grotesque et rêveur d'une bande de gentils écorchés, cumule les partis pris en vogue ces temps-ci dans le cinéma français : Bensimon emprunte au genre du road-movie et à l'atmosphère « brique rouge-ciel gris » du Nord de la France, mais n'en fait qu'un arrière-plan inexploité. Ces choix, jamais réellement justifiés, n'offrent pas la valeur ajoutée qui manque à cette histoire. Emmenez-moi peine alors cruellement à trouver une identité propre, un vrai ton, malgré quelques bons mots et la générosité de ses comédiens.

De même, la volonté de mêler onirisme et réalité, (notamment lors des séquences chantées) était pertinente, mais la mauvaise gestion des allers-retours entre les deux les prive de la poésie qui aurait pu s'en dégager. Cerise sur le gâteau, on a failli saluer l'originalité et l'audace du scénario mais, malheureusement, Podium est passé par là il y a maintenant un an et demi, et afflige de nombreuses scènes, particulièrement les dithyrambes de Darmon sur le Grand Charles, d'un air de déjà-vu rédhibitoire. Dommage…

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