Critique : Sans elle

Vincent Julé | 9 mai 2005
Vincent Julé | 9 mai 2005

Sans elle est avant tout une chance. Tourné il y a deux ans, selon une économie de moyens (en vidéo et sur 30 jours), le film aurait pu ne jamais voir le jour, tant sa production a relevé du parcours du combattant. C'est donc bien une chance de voir se concrétiser un tel projet, que la réalisatrice Anna Da Palma résume par ce cri : « Ou je raconte cette histoire ou je meurs ! » L'investissement d'acteurs comme Aurélien Wiik (Chaos, La bande du drugstore), Bérénice Bejo (Meilleur Espoir Féminin, Le Grand rôle et bientôt Cavalcade), la chanteuse et comédienne Héléna Noguerra ou Jocelyn Quivrin (L'Empire des loups) est complet, ils en font presque une affaire personnelle. Cette sincérité et cette énergie se transforment en un vent de liberté, qui imprègne chaque plan de cette chronique d'une famille à cheval entre la France et le Portugal, et d'un amour contrarié entre un frère et sa sœur.

Du moins pendant la première heure. En effet, lorsque le film dépeint la vie du frère, sans elle donc, puis sa descente aux enfers, le récit se dilue, se perd en conjonctures et finit par devenir caricatural et irritant. Dans une logique de duplicité et d'opposition (France/Portugal, frère/sœur, ombre/lumière), le personnage d'Aurélien Wiik est ainsi introduit dans un groupuscule néo-fasciste. La suite est connue, peu subtile, et le comédien finit même par ressembler à un Edward Furlong tout droit sorti d'American History X. Dommage, le film aurait gagné à être plus dense, plus court, ou alors à s'évader un peu plus souvent sur les plages portugaises en compagnie de Bérénice Bejo.

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