xXx 2 - The Next Level : critique
Du premier et consternant xXx, il ne reste plus ici que la silhouette de Samuel L. Jackson venu comme dans le premier film faire de la sympathique figuration (avec un bel effort tout de même puisqu'il daigne dégainer les armes). Pour le reste, exit Vin Diesel, Rob Cohen et leurs volontés d'imposer un agent secret branché censé enterrer James Bond. Pour les remplacer, sur le papier, ce n'est guère plus réjouissant puisque Ice Cube a déjà maintes fois prouvé qu'il n'est pas un acteur, Lee Tamahori est devenu un yes man sans inspiration après nous avoir explosé, il y a longtemps, les rétines avec son formidable L'âme des guerriers.
Quant au scénario du complot militaire pour assassiner le président des Etats-Unis, on est en terrain plus que familier. Bref, l'affiche a beau fièrement proclamer qu'on va passer au « next level », on n'y croit pas une seconde. Confirmation faite au bout de l'heure et demie de projection mais, car il y a en tout de même un, le spectacle pyrotechnique rempli de scènes plus invraisemblables et débiles les unes que les autres mérite quelques « louanges ».
À l'heure où les blockbusters se cherchent en vain le plus souvent des ambitions artistiques, il est bon de temps en temps de voir débouler sur un grand écran (l'avantage de ne pas être invité à la projo de presse, c'est qu'on peut choisir la salle) une uvre totalement décérébrée qui n'a comme seul projet de multiplier coûte que coûte les scènes d'action jusqu'à épuisement physique de son public. Dans xXx : the next level, vous ne trouverez donc aucune histoire intéressante (intrigue haletante, ressorts dramatiques, personnages psychologiquement travaillés : tous aux abonnés absents), aucun acteur susceptible d'offrir des performances de choix (même Willem Dafoe en méchant n'y croit pas), aucune séquence filmée de manière mémorable (le renouveau du cinéma d'action par Tamahori : qui peut penser cela possible ?).
À la place, les gentils producteurs vous propose un lot impressionnant d'explosions qui ne servent à rien si ce n'est de tester votre résistance auditive, des gunfights et fistfights qui se ressemblent tous entre eux (attention, si vous vous assoupissez, les chances de vous croire dans la même scène au réveil, si réveil il y a, sont maximales), de punchlines pas drôles (il est loin le temps de Commando), de jolies plantes justes bonnes à exposer leur volumineuse poitrine compressée dans leur bustier, et des effets spéciaux foireux mais sympathiques.
Car au milieu de cet amas de bruit et de fureur, on peut tout de même avec un certain esprit retord s'amuser devant des séquences aussi inconcevables qu'un duel de tanks dans la cale d'un porte avion, d'un Ice cube déambulant en tank (encore un !) dans les rues désertes de Washington accompagné de ses potes blacks au volant de leurs jeeps customisées pour aller sauver le président des Etats-Unis retenu prisonnier au Capitole ou encore de cette faramineuse poursuite finale mettant en scène à grand renfort d'images de synthèse grossières un train supersonique, une voiture-bolide (lancée sur le freeway à 360 km !) et un hélicoptère.
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(2.5)