Critique : Le Vol du Phoenix

Laurent Pécha | 4 avril 2005
Laurent Pécha | 4 avril 2005

Quand le réalisateur du risible En territoire ennemi (Gene Hackman et ses répliques dignes de Rambo 2 et 3) s'attaque à un remake d'un film mineur de Robert Aldrich, les promesses de passer un bon moment se réduisent considérablement. Déjouant les pronostics en optant dans un premier temps pour la carte du spectaculaire avec un crash visuellement impressionnant en plein désert de Gobi (avec au passage deux ou trois plans sacrement gonflés et tant pis si l'utilisation du numérique se voit trop), John Moore va malheureusement très vite retomber dans un canevas des plus convenus. Coincé dans un désert qu'il ne maîtrisera jamais (à deux ou trois plans près cette fois sans utilisation des CGI), embourbé dans un scénario stéréotypé qui lui offre un éventail de la population US digne du gros blockbuster qu'il espère faire (manque juste à l'appel l'asiatique même s'il prend la forme sur le tard des méchants de service), desservi par un manque flagrant de rebondissements soit le cœur du récit (l'intérêt du film n'étant pas : vont-ils s'en sortir, mais comment vont-ils s'en sortir ?), le réalisateur s'en remet le plus souvent à sa bande d'acteurs.

Heureusement pour lui, celle-ci tient plutôt bien la route avec un Dennis Quaid égal à lui-même (donc parfait), un déroutant Giovanni Ribisi campant le seul personnage délicieusement ambigu du lot ou encore une Miranda Otto venue apporter sa fine silhouette entre deux tournages de films événements (après les deux derniers épisodes du Seigneur des Anneaux, elle sera la femme de Cruise dans La guerre des mondes de Spielberg). Tout ce petit monde s'escrime donc à tenter d'échapper durant (presque) deux longuettes heures à leur funeste sort, donnant lieu à des séquences dites psychologiques guères palpitantes mais qui constituent la clé de voûte de l'histoire. À l'est, rien de nouveau donc tant Le vol du Phoenix aura bien du mal à convaincre à la fois les amateurs de sensations fortes (à l'image de la particulièrement maladroite séquence d'action qui clôt le film) et ceux qui aiment les histoires dramatiquement bien charpentées.

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