Critique : Bab el web
Difficile d'enchaîner après un succès aussi surprenant que Chouchou. Son réalisateur, Merzak Allouache a d'ailleurs préféré laisser Gad Elmaleh sous les feux des projecteurs pour aller se ressourcer dans le quartier populaire d'Alger qui lui a inspiré son meilleur film, Bab el-Oued City, en 1993. L'intérêt principal de Bab el web (on ne pouvait trouver un titre plus approprié) réside dans la démonstration que la violence qui régnait alors là-bas s'est très sensiblement réduite pour ramener la joie de vivre dans la capitale en train de se cicatriser. Tournée en scope avec une très belle lumière et techniquement irréprochable, l'amourette entre cette Française venue du web et son hôte algérien aurait pu nous toucher mais un premier personnage vient tout décrédibiliser : celui du frère.
Autrement dit, on ne comprend pas un seul instant que Julie Gayet préfère s'amouracher de Samy Nacéri et non de Faudel, qui l'avait charmé sur internet. Le choix du casting aurait-il sa part de responsabilité dans cette agaçante absurdité qui plombe l'histoire ? Probablement, car Faudel semble nettement plus à l'aise devant la caméra que Nacéri, impatient de reprendre un Taxi pour retrouver le public
Un second personnage, le chef mafieux, impose l'ennui tant l'intrigue le concernant accumule les clichés et scènes prévisibles. Nul doute que la même histoire dans la Creuze n'aurait jamais trouvé de producteur. Il faudra donc s'attacher à Alger et tous ses habitants pour apprécier le charme naïf de Merzak Allouache. C'est peu mais ça coûte toujours moins cher qu'un billet d'avion.
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