Critique : Le Fil de la vie

Julien Welter | 16 février 2005
Julien Welter | 16 février 2005

Bien évidemment, à l'entrée de la salle, on est narquois. On se remémore Craig Schwartz dans la peau de John Malkovich qui donne une interprétation hallucinante d'un Lee Strasberg pour les marionnettistes. Avec un air de mépris, on se dit que cela peut au mieux être une curiosité. Sauf que le film vous laisse la bouche bée. Lorgnant du côté du conte d'Héroïc Fantasy façon Dark Crystal, le film est un petit bijou qui multiplie les cadrages parfaits dans des décors époustouflants. Forteresse arabe, souk, étendues glacées ou désert, chaque environnement possède le souffle inattendu du conte épique. L'histoire est assez édifiante pour ne pas en rajouter dans ces lignes. C'est un mélange magique d'aventure, d'épée et de royauté.

Mais la grande surprise est que ce récit d'aventures n'essaie pas de camoufler le jeu des marionnettes. Il s'en sert de socle pour développer son histoire. Laissant de côté le mimétisme de la vie, le réalisateur conte un récit où chaque pantin est conscient de son rattachement à quelque chose de supérieur. Certes, l'argument théologique est faible, mais il a le mérite d'exister et de transporter toujours un peu plus loin le spectateur. Car plutôt que de s'arrêter là, le cinéaste multiplie avec plaisir les correspondances entre notre monde et le sien, si bien que chaque scène procure l'attente de savoir quelle trouvaille est à découvrir. Comment naissent-ils ces pantins ? Comment meurent-ils ? Peuvent-ils remplacer un bras aussi facilement que cela ? Et le sexe, ça se passe comment ?
Réalisée par le danois Anders Ronnow Klarlund, cette histoire est une splendeur époustouflante.

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